Ils disent que je pue, dit Monsieur Fish. Comment ils savent ? Ils s'approchent même pas. L'alcool et la fumée me tapent sur les lobes. Je rêve d'océans sans parois, à perte de vue. Sans rien de l'autre côté. Un jour je rentrerai chez moi mais, bon dieu, parfois je me dis que cet endroit n'est pas sur la carte.

C'est de nouveau la nuit, la grande, la belle. L'heure où tout remonte à la surface.
D'ici, on voit tout. Le ballet des humains dans l'immeuble. Plus y fait noir, plus on voit clair. Ya qu'a s'asseoir sur ces bancs publics, un de ceux qui ont une séparation au milieu pour pas que les clochards dorment. Parce que les rêves des clochards créent l'avenir des nantis. Un bon clochard dort en marchant. Comme le poisson rêve en nageant. Vers la source. Pour y pondre l'avenir.