Sauf la vie...
Sauf la vie...
Édouard, Simone, Clément, trio de choc pour monstres en cavales. Ils sont impertinents, audacieux et provoquant. Spectacle d’humour noir, où se mêle la mort à l’amour impossible, le désespoir au surréalisme. Âmes sensibles s’abstenir !
Fiche
- Année
- 1993
- Réalisation
- Mise en scène: Francy Begasse
- Édition
- Les Ateliers de la Lune Noire asbl
- Distribution
- Veronique Castanyer
- Production
- Les Ateliers de la Lune Noire asbl
- Diffusion
- l
Extrait
Sauf la vie...
Simone, elle représente la mort.
Clément, il représente l'amgoisse de vivre et l'angoisse de mourir.
Simone: Comment ça, on a renversé ? On a renversé ? C’est pas grave, c’est pas grave, on est vieux, c’est pas grave on le refera plus, hein ? On va essuyer.
Clément :
Le droit ou le devoir de renverser. J’m’en fous j’ renverse tout, je tremble, j’ fais pas exprès j’ suis vieux ! J’fous l’bordel, c’est pas grave ! J’ai pas envie d’être dans un home ! On m’a foutu ici avec pas mes affaires, c’est pas mes affaires !!! Où est mon chat ? Minou, Minou…Quoi ? Vous l’avez…Il est mort – calme, calme, calme, calme, calme. – Bon je vais pas m’énerver mais ça commence un p’tit peu mal ici, tout d'abord,j’aime pas le mobilier et ces rideaux, ça va pas avec…le reste ici, on se croirait dans un meublé à la mer du nord mais en plus ici on voit pas la mer. Deuxièmement, j’ai pas Minou ! (Croise les bras) Gnagnagnignagnagna, ben oui je marmonne, j’suis pas content. J’vais faire chier. Oh ! J’ai chié, oh ! J’m’excuse, hein ?oui je reviens des toilettes, mais j’ai pas su me retenir, j’suis vieux…Heu quand vous revenez, j’veux bien d’un thé, pas trop chaud, hein ?(Au public) J’ fais semblant d’être sourd pour les embêter. (à l’infirmière) Vous dites quelque chose ? Ah ! J’ai pas entendu, ça fait 3 fois que vous le dites ? Ah ! J’ai pas entendu. Pourriez-vous parler un petit peu plus fort ? (Au public) Y gueulent, y ont mal de gorge et moi je me marre ! On me parle comme quand j’étais comme ça (geste petit) mais quand j’étais comme ça j’étais pas du tout comme ça ! (Se lève) J’suis courbé, J’suis vieux j’ai mal aux os, j’ai mal au dos, j’ai mal partout. (Se rassied) Ici, de la chaise on va au fauteuil et du fauteuil au lit. Ça nous change beaucoup, hein ? Ya que le paysage qui change. Le matin on voit le mur gauche de sa chambre avec la fenêtre, on mange face au parc, là où il y a des jeunes qui jouent. Après ? Fauteuil, ah ! ça faisait longtemps que je n’avais plus vu l’autre mur de ma chambre et si je veux je peux tourner la tête et j’ai vue sur le parc. Le soir, ah ! Le soir : dodo ! On est pas distrait on a la fenêtre dans le dos, mais le matin tic, tic, tic, tic, tic on mange face au parc où il y a toujours des les enfants qui jouent, y font un bruit ces enfants, c’est désagréable, y a des voitures aussi, des trams des gens qui foutent le camps mais nous on restera ici, matin, midi et soir jusqu'à…
Simone : Bonsoir alors là on s’en va ailleurs, dans une petite boite, là où y a pas de fenêtre, là où il fait sombre oh ! On n’a pas pris sa petite lampe de poche, on part les pieds devant.
Clément :Est-ce que je peux garder mes bottines ?
Simone :Ah ! Non ! Le jour du grand départ on porte d’élégantes chaussures.