La fadeur sublime... de Marguerite Duras

"Enfant, Marguerite Duras a vécu comme un déracinement son départ d’Indochine. Fille et petite-fille de femmes émigrées de Russie, j’ai toujours perçu ce que pouvait être le sentiment d’irrémédiable perte provoqué par l’exil, mais aussi l’énergie, la quête incessante – d’une mémoire, d’un lieu à habiter, d’une identité – que ce sentiment peut susciter. C’est le fil qui court à travers tous mes films, en particulier celui que j’ai réalisé en 1983, « La fadeur sublime », un film qui s’articule autour d’un texte fondateur de Marguerite Duras, 'Les enfants maigres et jaunes'. Dans ce film nous découvrons les témoignages des belles collaborations de Marguerite Duras avec son ami argentin Carlos d’Alessio, réfugié à Paris et compositeur d’ « India Song » dont il a mixé la musique avec « Manana Goodbye » pour en faire une œuvre métisse. Témoignage aussi de son ami et comédien favori Michaël Lonsdale d’origine anglaise qui a vécu son enfance et sa jeunesse en Inde. Les trois personnages centraux du film ont donc en commun une même expérience, celle du déracinement. Le souvenir de ce qui n’est plus mais qui a été comme matière première d’un imaginaire ; l’imagination comme «mentir-vrai», comme quête d’une vérité à travers les jeux du style, de l’écriture – en mots, en sons … - sur le miroir déformant de la mémoire, ce sont ces éléments-là qui ont inspiré mon film « La fadeur sublime …. » Toutes les archives photographiques reprises dans le film sont de Jean Mascolo, fils de Marguerite Duras." (Violaine de Villers) Ce film (30 min) a été produit à l’occasion de la première grande manifestation d’hommage rendue à Marguerite Duras de son vivant, organisée à Bruxelles en 1983. Vidéo 3/4 couleur.

Fiche

Année
1983