Mon enfant, ma soeur, songe à la douleur

Khadia est une Sénégalaise émigrée en Belgique. Elle a subi dans son pays la plus grave des mutilations sexuelles, l’infibulation. C’est ici qu’elle a pris conscience que ces mutilations n’avaient rien à voir - comme on le lui avait toujours dit - avec l’Islam, qu’elles étaient une atteinte qu’aucune tradition ne peut justifier à l’intégrité physique de la femme, à sa dignité, à son droit au bonheur et au plaisir. Elle a fondé à Bruxelles le GAMS -Groupement pour l’Abolition des Mutilations Sexuelles- et, en son sein, elle mène désormais une action visant à supprimer ces pratiques et à aider médicalement, socialement et psychologiquement celles qui les ont subies. Le film donne la parole à Khadia et à d’autres femmes et filles mutilées : sa propre fille excisée au pays en son absence, une jeune femme de Côte d’Ivoire, filmée là-bas, qui explique le rôle de ces pratiques dans la soumission des femmes, une petite fille traumatisée qui ne peut chasser l’image de la « dame » qui l’a meurtrie. Des échanges entre Africaines et femmes belges -médecin, psychologue, assistante sociale …- liées au GAMS, permettent de saisir concrètement ce que sont ces mutilations, le contexte dans lequel elles s’inscrivent, leurs conséquences dramatiques, les réponses que l’on peut essayer d’apporter. Ces femmes africaines, un homme qui a perdu sa fille de 17 ans et croit que celle-ci a été victime de l’excision, disent leur révolte et leur détermination, mais font comprendre aussi pourquoi, dans leurs pays d’origine, ces pratiques sont encore si difficiles à combattre. La fille de Khadia dit : « J’ai un petit garçon, mais le jour où j’aurai une fille, en tout cas, je le jure, personne ne la touchera ». Beta digit - 2005. Prod. Centre Vidéo de Bruxelles - Fonds télévisuel de la Communauté française, Direction Générale Coopération au Développement (DGCD) – RTBF.

Fiche

Année
2002