Conseils et bonnes pratiques : comment donner de la visibilité à un roman ?
Donner de la visibilité à ses œuvres est un exercice compliqué, du fait même de la pléthore d’offre – quel que soit le genre – et de la durée de vie – ultra courte – d’un livre. On ne va pas se mentir : vous avez 3 mois maximum. En 2018 et 2019, 82 300 livres sont sortis en France et, en 2019, ce sont 10 557 bouquins qui sont parus en Fédération Wallonie-Bruxelles. Autant dire qu’il est essentiel de tout faire pour essayer de tirer son épingle du jeu ! Quel que soit le mode d’édition (auto-édition, édition à compte d’éditeur ou à compte d’auteur), il est primordial de mettre au point une bonne stratégie de promotion. Mais comment s’y prendre ?
Bela s'entoure de 3 expert·es pour fournir sans langue de bois, avec humour et pédagogie, quelques règles de base à suivre et pièges à éviter :
- Anne-Sophie Devriese, autrice
- Charlotte Heymans, ancienne chargée de communication pour Les Impressions Nouvelles et actuelle coordinatrice de Bela
- Alain Munoz, illustrateur, scénariste et dessinateur
Avertissement : la communication est un sujet difficile à résumer en quelques pages, même si elles sont accompagnées de super illustrations ! Il faut y consacrer du temps pour trouver son rythme, apprivoiser les outils, rencontrer son public, sans oublier de s’amuser, autant que faire se peut… et surtout garder du temps pour continuer à créer et écrire.
Niveau 2 : se former
Il n’existe malheureusement pas de cursus miracle qui compile toutes les questions de com’ mais il est tout à fait possible de se former sur le terrain, en tâtonnant, en observant les pratiques (bonnes ou mauvaises) des autres, en se documentant grâce à l’expérience de collègues, en suivant l’actualité du secteur. Pour ce faire :
- suivez les auteurices qui écrivent dans le même genre que le vôtre, voire dans la même maison d’édition, que vous aimez et/ou dont vous admirez le parcours, la communication, etc.
- abonnez-vous aux newsletters de la profession (ou consultez de temps à autre leur site internet) : Association des éditeurs belges (ADEB), Les éditeurs singuliers, Lettres numériques, PILEn, Le Carnet et les Instants, Scam, SACD, Objectif plumes, Culture.be, Bela, Midis de la Poésie, Foire du Livre de Bruxelles, Passa Porta, Karoo, etc. En France : La Charte des Auteurs et Illustrateurs de Jeunesse, ActuaLitté, Livres Hebdo, ActuSF.com, Elbakin.net, PCA-CMB, Bureau international de l'édition française (BIEF), Auvergne-Rhône-Alpes Livre et Lecture, Centre national du livre (CNL), etc. En Suisse : Ricochet, etc.
- écoutez des podcasts : « Procrastination, pour procrastiner utile sur son écriture », « Bookmakers », « Alinéas », « Les sens, les sons et l’écriture », « La Page blanche », « Assez parlé », « La Quille », « Exquises esquisses », etc.
- suivez les critiques qui lisent ce que vous aimez sur YouTube, Instagram, TikTok, les plateformes collectives, etc.
Certaines formations gratuites sont organisées par le PILEn à destination de tous les maillons de la chaîne du livre : auteurices, éditeurices, bibliothécaires, libraires, etc. Testée et approuvée : la formation de Dominique Dufour sur les applications pour dynamiser vos contenus marketing. Petit florilège : Kinemaster (montage vidéo et podcast), VN (montage vidéo), Unfold (création de stories Instagram), Canva (mise en page de visuels), Removebg (détourage de portraits), PicsArt (retouchage de photos), Chatter Pix (pour faire parler des objets), Bitly (raccourcissement d'URL), Typeforme (sondage et quizz), YayText (manipulation typographique), etc. Et si ces formations ne suffisent pas, demandez conseil à votre entourage (ou à vos enfants ou ceux des autres) !
Pour raconter quoi ?
Parlez de vos processus créatifs. Racontez vos rituels, des anecdotes, des boulettes, des moments drôles, émouvants, gênants ou énervants. Un premier roman bénéficie d’une aura particulière à ne pas négliger. Exemples : prenez une photo de votre contrat ou du bon-à-tirer, dévoilez la couverture par morceaux…
Réalisez des portraits, des interviews, des vidéos de personnes qui ont participé à l’aventure (graphiste, éditeurice, photographe, imprimeur, illustrateurice, correcteurices, etc.).
Partagez vos valeurs et les causes qui vous tiennent à cœur et qui traversent votre travail.
Repostez des critiques en ligne (sans oublier de citer un extrait, les sources, de taguer et de remercier), les personnes concernées apprécieront et l’algorithme aussi.
Relayez des articles « métier » plus théoriques ou techniques, sur des ressources que vous consultez. Exemples non exhaustifs : le site www.savoir-ecrire.fr de Cécile Duquenne (dont #LaQuotidienneEcriture et la formation « LE PLAN D’ACTION pour se constituer un lectorat fidèle et engagé » valent le détour), le blog La mécanique des vagues de Florence Hinckel, le blog de l’autrice fantasy Siana, le site Bêta Lecture and co (les articles et la newsletter sont une mine d’or) de la correctrice Éléonore, de la chaîne YouTube de Samantha Bailly sur des conseils d’écriture ou de Christelle Lebailly sur la promotion des auteurs.
Organisez des rendez-vous sur Twitch comme Morgan_of Glencoe ou Christelle Labailly, des défis de type #Writever lancé par Ketty Steward sur Twitter.
Réfrénez votre (légitime) ardeur ! Même si cinq critiques tombent le même jour, vous n’en aurez peut-être plus pendant une semaine. Veillez donc à étaler les parutions. La régularité est l’un des piliers de la com’ en ligne. D’ailleurs, il existe une série d’outils de planification gratuits comme Planoly ou Later (en anglais).