Le Rideau place au cœur de son projet la création contemporaine en révélant les écritures belges et internationales les plus singulières et les nouvelles pratiques scéniques. Il se veut aussi lieu de mémoire active, en particulier à travers une exploration renouvelée du répertoire belge francophone et d’œuvres internationales fondatrices de la modernité. Ses choix artistiques sont guidés par trois principes fondamentaux : le Rideau fait le choix du poétique face au didactique, le Rideau affirme la force et la nécessité de la parole face à la toute-puissance de l’image, le Rideau privilégie la relation intime entre acteurs et spectateurs face au spectaculaire. Offrant une place prépondérante à la question de la parole, le Rideau ne se définit pourtant pas comme un théâtre « littéraire ». Il délaisse les faux-semblants du réalisme traditionnel, offre la part belle aux pouvoirs expressifs du corps, et fait sienne la citation d’Arthur Adamov : « le théâtre est un temps réinventé dans un espace transfiguré ». Le Rideau se distingue par des propositions artistiques exigeantes mais ouvertes sur tous les publics, soucieux comme le disait Brecht, d’« élargir le cercle des connaisseurs ». Il oppose à la notion de consommation culturelle, des valeurs d’échange, de partage et de débat. Sur le plan des thèmes abordés, le Rideau questionne l’intime dans son rapport au monde. Lieu de mémoire et témoin de son temps, il scrute à la loupe notre part d’humanité, que menace sans cesse les totalitarismes et intégrismes de tout bord, mais aussi la religion du profit et son bras armé : l’exploitation de l’homme par l’homme. Le Rideau écarte le didactisme et les visions univoques pour privilégier des démarches dialectiques qui confrontent vies intime et collective, réel et imaginaire. Loin des catégories faciles et des divisions factices, il travaille à la différence et fait le pari d’un théâtre sensuel et poétique, en mesure tout à la fois de déranger, d’émerveiller, d’éveiller la réflexion et de ravir. Dans le but d’intensifier les liens avec ses publics et d’en sensibiliser de nouveaux, le Rideau organise en marge de ses créations des activités transversales telles que : rencontres après-spectacle, ateliers artistiques et philosophiques (scolaires et/ou tous publics), colloques, soirées festives, … Ces activités ont pour objectif de développer une participation active et créative des spectateurs à la vie de l’institution. Elles peuvent être menées en partenariat avec d’autres institutions culturelles et sociales. Le Rideau entretient une relation privilégiée avec le public adolescent auquel il propose des activités spécifiques, convaincu que le théâtre est source complémentaire d’apprentissage et outil de perception sensible du monde dans sa complexité (voir Médiation des publics jeunes). Soucieux de maintenir sa propre histoire vivante, le Rideau poursuit le projet pilote en Fédération Wallonie-Bruxelles d’archivage numérique des spectacles (ASP@sia) mis en place dès 2002 par le Rideau en collaboration avec les Archives et Musées de la Littérature. L’ensemble de ces données est mis à disposition du public et des chercheurs.