Ensuite, elle faisait souvent ce rêve, toujours à peu près le même. Elle habitait toujours la grande maison, qu’elle quittait en prévenant son compagnon qu’une amie viendrait. Elle lui demandait d’accueillir celle-ci honorablement en attendant son retour. Vêtue d’un niqab des pieds à la tête, elle revenait dans l’après-midi frapper à sa propre porte, incognito. Il lui ouvrait, à peine intrigué, ne reconnaissait pas sa compagne et, amène, proposait un siège et un thé à la forme inconnue. Longuement, le fantôme immobile masqué de noir attendait là sans rien dire, dans une demi-méditation.