Tirée du travail de création sonore effectué sur la pièce de théâtre Oedipe à Colone mise en scène par Vincent Sornaga, cette pièce radiophonique précède la rencontre entre Œdipe et Polynice son fils. Ce chant du chœur sur la difficulté de vieillir est issu d'une captation effectuée auprès d'une classe d’enfants sourds ou dyslexiques de l’Institut Alexandre Herlin. Le thème s’accompagne alors de celui non moins dramatique de la difficulté de verbaliser, communiquer.

Chaque été Delphine Benhamou, professeur de Harpe auprès de jeunes élèves, organise un stage dédié au perfectionnement et à l'approfondissement du rapport à l'instrument et plus largement à la musique. Les quelques six élèves d'une dizaine d'années sont présents pendant les dix jours que dure le stage et participent à toutes les activités qu'elles soient musicales, sportives, culinaires etc... C'est ici qu'est née l'idée d'y adjoindre une activité radiophonique.

Cette radio est un des éléments fondateurs de la création sonore du spectacle d'Aurore Fattier, Phèdre. Un des principaux choix dramaturgiques de cette pièce est lié à la volonté de planter le décor dans un bunker perturbé par des agressions extérieurs dans lequel s'est réfugié la suite d'un Thésée / Louis XIV, dernier bastion d'une bourgeoisie à l'abandon. Seul contact vers l'extérieur, cette radio diffuse tout au long de la pièce les nouvelles du front, ou comment la situation, malgré le retour de Thésée vivant de chez les morts, plonge sourdement dans l'apocalypse la plus totale.  

La première édition du projet radiophonique en parallèle des ateliers de harpe de Delphine Benhamou (cf. Bulle Story) ayant eu son franc succès auprès des élèves et des parents, l'envie nous a donc logiquement pris de réitérer la chose. Deux ans plus tard cinq élèves se prêtent au jeu. Mêmes consignes, même stratégie d'écriture. Ce sont les élèves qui font tout. De l'écriture de cette histoire où il est question de la naissance hypothétique de la harpe à la réalisation (enregistrement, montage, mixage).

Les intérêts d'y développer une activité radiophoniques sont double : Faire évoluer l’image des maladies psychiques auprès du grand public (préjugés, peurs, manque de communication…). Il est temps que le grand public se rende compte que les malades peuvent avoir des idées autres que meurtrières. Faire évoluer la perception que les malades psychiques ont d’eux-mêmes, en leur permettant de ne pas vivre leur maladie comme une honte, une tare mais comme une différence positive.

Voici le troisième volet de l'Atelier de Création Radiophonique réalisé durant le stage de harpe de Delphine Benhamou. Les deux précédents étant Bulle Story et Marcio. Le principe, pendant dix jours, cinq jeunes élève de la classe de harpe dirigée par Delphine, participe à un stage de musique pendant l'été. L'idée de l'Atelier Radiophonique est venue se greffer sur ce stage pour ouvrir le potentiel d'écoute et de création sonore plus largement que la pratique de l'instrument. Cette année, deux premières sont à l'honneur par rapport aux précédents Ateliers.

Le texte de Maurice Maeterlinck traite d’une cécité symbolique. Que reste-t-il de l’humanité lorsque la Lumière cesse subitement d’éclairer nos consciences ? Ces hommes devenus vulnérables face aux éléments naturels attendent leur sort tandis que la mer monte. La pièce radiophonique a été lue et jouée par des enfants et des adolescents aveugles pour la plupart. Cette relecture du sujet maeterlinckien s’attache alors à une autre symbolique, non plus à l’échelle de l’humanité et son rapport avec l’immatérialité de son guide disparu mais à présent à l’échelle d'une vie.

Frédéric se raconte, se livre, se décrit… Il s’enregistre seul dans sa chambre et nous parle, il glane des sons à droite à gauche, une cafe­tière, une émis­sion de télé, son père qui tousse… On le suit à tra­vers son quo­ti­dien, ce quo­ti­dien si par­ti­cu­lier que vit une per­sonne «men­ta­le­ment défi­ciente». On le suit à la ferme où il tra­vaille un jour par semaine, dans son ate­lier de pein­ture, dans ses tra­jets… On recom­pose sa réa­lité à par­tir d’une foule de petits frag­ments anec­do­tiques tirés de son quo­ti­dien dans lequel est entre­mê­lée sa voix qui nous parle.

Entre les lignes raconte le voyage d’un père et de sa petite fille qui apprend à lire. Mais c’est l’histoire de sa famille qu’elle va apprendre à lire entre les lignes.?Et la Bretagne est la page où se réécrit une his­toire trau­ma­tique qu’atténue la pas­sa­tion des mots.?C’est signé Yves Robic et le voyage a le goût des néces­si­tés inté­rieures.?Le tout fait l’objet d’un très beau CD sur le label Sonoscaphe, avec un texte de Charles Juliet écrit pour l’occasion. Ta fille commence à lire.?Reconnaître, nommer, raconter...

A travers le récit de vie de Gjovalin Nonaj, musicien prolixe venu d’Albanie, ce document radio entend sensibiliser les auditeurs à la difficulté d’être artiste et immigré en Belgique. Malgré de nombreux contrats et une régularisation provisoire, Gjovalin arrivé en Belgique en 1997, se trouve toujours dans la même situation d’illégalité. Il se produit avec son accordéon dans le métro du Botanique, alors qu’il participe aussi à d’innombrables formations classiques, actuelles, folkloriques, de tradition de l’est ou de la Belgique.