Appartenir
« Comment aurais-je pu, en plus de tout / comprendre ce qui se tramait en moi ? »
Dans le bloc opératoire où elle s’apprête à subir une IVG, Anna Ayanoglou est prise en charge par un anesthésiste grec. « Au seuil du non / au poids de la lignée », c’est l’irruption soudaine de la patrie du père. L’événement déclenche un mouvement d’exploration de l’histoire familiale, marquée par l’immigration.
De ses séjours en Grèce, adolescente, à ses études à Paris, la poétesse ausculte vécus et intériorités. Avec attention et tendresse, elle tente de comprendre par quelles épreuves son père est devenu qui il était. Et ce que son déracinement a fait d’elle.
À la lisière du romanesque, ce recueil met magistralement à nu les fils invisibles qui se transmettent de génération en génération et qui marquent à jamais les identités.
Un récit d’apprentissage dominé par les souvenirs de la Grèce, sa mythologie, ses paysages et sa langue.
|4e de couverture de l'ouvrage|
Fiche
- Visuel
- Année
- 2024
- Édition
- Le Castor Astral
Extrait
Regarde
Ni retrouvailles ni visite, à dix-sept ans je vais
au pays de mon père
Dernière fois j’avais quatre ans
— je revois sous le lit moutons et peigne blanc
un jour de sieste où je n’ai pas dormi
Avec cette mémoire primitive
les récits familiaux
sont un pont de cordages au-dessus du ravin
— ni retrouvailles ni visite
je veux voir ce qu’il y a au fond.