Là où fleurissent les graines d’une sauvage sagesse urbaine
Le point de départ de cet article a pour paysage la dramaturgie philosophique et affective exposée par Michel Tournier dans la fin de son ouvrage Vendredi ou la vie sauvage. Deux directions et choix de vie y sont peints. Pour Robinson Crusoé, une vie sauvage où peut chanter de façon épanouie la polyphonie d’une Terre qu’il considère comme un être vivant, semble être impossible au sein d’une société à dominante humaine. Il décidera, ainsi, de rester sur une île que tout être de raison qualifierait d’inhumaine et de déserte. Pour la figure de Vendredi dont la vie sauvage fait corps avec chacune de ses respirations, cette libre manière d’être au monde semble pouvoir se frayer un chemin d’expression quel que soit l’endroit où se posent ses pas. Vendredi choisira alors de quitter l’île à dominante animale-végétale et d’embarquer à bord de la société humaine. À l’issue de ce dialogue avec le livre de Tournier, la réflexion se voit mise à l’aventure de ce que serait une « robinsonnade urbaine » où se cultivent des graines de vie sauvage. Un libre chant écopoétique sera alors accordé aux manières dont un corps se laisse informer, déformer, dévier, éduquer par les mouvements du vent et des arbres, les magies des orages et des chiens, les sortilèges de la plume et du bitume.
Fiche
- Année
- 2021
- Édition
- Université de Bourgogne