Biographie
Je suis née à Tournai, en Belgique. J’ai migré à Charleroi en Belgique. Bizarrement, ce n’est pas moi qui ai adopté cette nouvelle ville, c’est elle qui m’a adopté. Il ne faut pas se laisser impressionner par son air sombre ni son surnom de « Pays Noir ». Cette ville cache précieusement sa chaleur humaine.
Comme disait Michel Déon :
« Pour bien aimer un pays, il faut le manger, le boire et l’entendre chanter ».
D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu un lien particulier avec les mots. D’abord avec les livres que je dévorais à longueur de journée. Un besoin de lire né parce qu’à la maison, il n’y avait pas de mots. On ne se parlait pas, on n’exprimait pas ses émotions. J’avais l’impression de vivre dans un bocal. J’allais donc lire la vie des autres.
Puis, les mots m’ont manqué à moi aussi. Ils se tarabusquaient dans ma gorge, incapables de sortir par ma bouche. Mes joues prenaient alors une couleur violette et le poisson rouge dans son bocal se transformait en puffer fish. Une catastrophe. Pourtant, j’adorai le théâtre et improviser, mais exprimer mes émotions, une vraie baudruche.
J’ai donc choisi de les écrire, de les pleurer, de les déchirer, de les extraire autrement, ces mots. J’ai écrit pour m’adoucir l’esprit.
Aujourd’hui, je choisis de raconter la vie, les dilemmes des autres. La vie de ces gens qui, involontairement, m’étonnent par les émotions qu’elles suscitent en moi. Je leur écris une fin différente, je les questionne, espérant que ces mots atteignent, un jour, celui ou celle qui me les a apportés. J’écris donc les mots que je ne peux pas dire.
