Daphnis Olivier Boelens Bisazza
- Écrit / Son / Audiovisuel / Spectacle vivant
Blood bar (la petite fille au violon)
RESUME : « Dans un futur proche, un nouveau type de bars s'installe sur la terre, où, en guise d'alcools, on y sert du sang. Le monde entier entre ainsi dans une nouvelle ère... l'ère ultime de l’humanité, l’ère terminale.» Un thriller fantastique de 526 pages, écrit par Daph Nobody entre 2005 et 2008, développant les récits intitulés "Bar à Sang" inclus dans "Les Ténèbres Nues" et "La Lumière des Au-Delà" ("Le Cycle des Ténèbres" vol. 1 et 2), parus chez S.D.E. (France, Paris, 2003 et 2006). NOTE DE L'AUTEUR (extrait de la postface de "Blood Bar") : « Sans vouloir me vanter, je pense que "Blood Bar" était le pire roman que je pusse écrire… mais dans le bon sens du terme, si j’ose dire. Dans un monde où tout est manipulation, profit, extrême, la tentation était grande de pousser la perversion aussi loin, jusqu’à l’idée d’utiliser un enfant comme machine de guerre. Aaliana (sorte d’alter ego de la violence d’Alna ; ces noms – qui se ressemblent vachement, soit dit en passant – ne furent pas choisis au hasard, comme vous vous en doutez) se présente comme un robot en chair et en os, à la fois sagace et insensible. Cette fillette est, pour les personnages qu’elle croise, un révélateur, pour ne pas dire un détonateur. Avez-vous remarqué que durant toute l’histoire elle ne fait presque rien ? En réalité, ce personnage, bien qu’étant le personnage central du livre, pourrait ne pas exister, car ce sont les adultes qui l’exploitent qui la font exister. A travers elle, à travers les fantasmes fous et macabres, barbares et déphasés, qu’ils projettent en elle, ces adultes (Jooze Hallaghan, Bob Wayne, Renée à la toute fin, et peut-être même Todley Greenwater, qui sait…) révèlent leur véritable nature, qui est sombre, perverse, malade – déviante, dit-on de manière plus protocolaire. A travers elle, ils comblent leurs manques, pallient leurs frustrations, assouvissent leurs vengeances, renaissent… ou croient renaître, mais en vérité ils renaissent pour crever encore plus radicalement, plus horriblement, plus misérablement... »
Fiche
- Visuel
- Année
- 2009
Extrait
Un jour, un groupe d’enfants – ils étaient une bonne dizaine, entre huit et douze ans – nous avaient pris d’assaut, armés de battes de base-ball, d’allumettes et d’eau de Javel. Ils étaient connus dans la région pour leurs exploits. Ils te brisaient les os à coups de batte, t’aveuglaient à coups d’eau de Javel, puis boutaient le feu à tes couilles à coups d’allumettes si ça leur chantait. Et cet été-là, le feu prenait avec une rapidité diabolique…
– Tu les haïssais, n’est-ce pas ?
– Qui ? Ces enfants ?
– Non. Tu sais très bien de qui je veux parler.
– Non.
– Même prononcer leur nom te rend malade.
– Ce n’est pas vrai.
– Alors prononce leur nom.
– Pas envie.
– Tu les haïssais et tu avais peur d’eux.
– Non !
– Pourquoi mentir ? Tu sais, moi aussi je les haïssais. Et moi aussi j’avais peur d’eux.
– Rien ne serait arrivé s’ils n’avaient pas été là.
– Qu’est-il arrivé, au juste ?
– Je ne m’en souviens pas.
– Tu ne veux pas t’en souvenir.
– Je ne m’en souviens pas, mais c’était terrible.
– Si c’était terrible, alors tu t’en souviens forcément.
– Je ne veux pas t’écouter. Et je ne veux plus en parler. Jamais !
– Tu as toujours peur, comme si c’était hier. Avoue-le.
– Peur de quoi ?
– De beaucoup de choses. Pour commencer, d’admettre la vérité sur toi-même.
– Quelle vérité ?
– La vérité sur tes sentiments. Tu avais envie de cette femme toi aussi, n’est-ce pas ?