Daphnis Olivier Boelens Bisazza
- Écrit / Son / Audiovisuel / Spectacle vivant
Entrailles
Un recueil de nouvelles entièrement consacré à la ville de New York. Une déclaration d'amour à Big Apple, un regard pluriel sur ses cimes et ses soubassements, un voyage humain à travers ses vastes artères et ses venelles où se côtoient autant de visages que de mirages, la caméra oculaire plantée tantôt derrière ses immenses baies vitrées, tantôt au pied de ses tours géantes, les jambes emportées dans le tourbillon de son activité frénétique et de ses nuits enluminées par ses publicités électriques... New York, une ville qui ne dort jamais, et qui recèle tant de mystères.
J'ai la chance d'avoir un de mes textes publié dans ce recueil, le premier texte, qui ouvre le bal en page 7, intitulé ENTRAILLES. C'est l'histoire d'une plongée dans un New York méconnu, celui des tunnels, où vivent les exclus, les oubliés, les parias... tous ces hommes et toutes ces femmes dont la société ne veut plus ou à qui elle veut du mal. Mais c'est aussi l'histoire d'une quête de lumière au sein des ténèbres, d'une soif de renaissance au pays du silence. Un retour aux sources, un retour à soi, à cet individu qui se perd dans le gigantisme de la ville de Martin Scorcese, de Moby et d'Al Capone. L'issue pourrait être fatale... à moins qu'elle ne soit, bien au contraire, magique !
Merci, Philippe Ward, pour nous avoir fait le cadeau de cette anthologie... dont est publié ici le premier volume. Les autres volumes suivront...
Fiche
- Visuel
- Année
- 2015
- Édition
- Rivière Blanche
Extrait
Il est de ces hommes qui n'ont plus vu la lumière du jour depuis des années. On les appelle les « hommes-taupes ». On les appelle les « hommes-rats ». Et surtout, on ne les appelle plus. Parce qu'ils ne s'appellent plus. Au fil des ans, par cette progression en bordure de la vie, ils ont oublié leur propre nom. Car on n'a que faire d'un nom au royaume de la négation. Ils ne sont alors plus que des créatures timorées, des ombres fugaces, qui esquivent la vie comme on fuit la mort, et les ténèbres graissent leur moindre nippe. Ces hommes n'existent plus. Ils ont été radiés de tous les registres et supprimés de toute politique. Ils sont les déjections d'une locomotive pensante. Ils sont la preuve vivante de l'échec sociétal, au grand dam des patriotes. Alors on les dissimule, on les écarte, on les ignore. Conséquemment, ils font partie d'un autre monde. Pourtant, cet autre monde aussi, c'est Big Apple.
New York, son of a bitch ! Get the heart of the City. Listen to the beat!