La lumière des au-delà

Le Cycle des Ténèbres, vol. 2

Des squelettes. Sans qu’il me le dise, j’avais compris qu’ils s’étaient entre-dévorés jusqu’aux os. Et Richie m’avait demandé : « Tu crois que les âmes peuvent elles aussi se ronger des parties ? » (…) Dormir est dangereux, manger est dangereux, respirer à pleins poumons est dangereux…

 

L’odyssée mutante d’un petit groupe de rock de la fin des années soixante-dix… un auto-stoppeur traînant dans son sillage des démons avides de chair… une chaîne de radio diffusant des aboiements de chiens en plein milieu de la nuit… la chronique de l’horreur domestique dans une petite ville sans lendemain, où la folie s’invite à table, armée d’une fourchette et d’un couteau… un enfant sombrant dans le ravage exponentiel de l’onychophagie… une virée nocturne au cœur de l’enfer, avec pour seul point de repère la peur des surprises qui peuvent jaillir de derrière les virages, tout cela dans le cadre d’un curieux hommage au cinéaste David Lynch… ou encore cet homme qui, confronté au danger humain, sent l’animalité remonter du fond de ses entrailles et des dents lui pousser jusques hors de la bouche… Ciel de feu et cocktails de sang pour un barbecue où la viande sur le grill est 100% humaine, et la soirée ne fait que commencer !

 

7 nouvelles. 7 jours de vacances au pays du cauchemar. Les 7 merveilles de l’immonde. Contrairement au premier volume, celui-ci nous aspire dans un ouragan plus fantastique et à l’humour plus prononcé. S’il n’en est pas moins ténébreux, il en devient toutefois plus divertissant. Les monstres qui y règnent sont très souvent humains, quand il ne s’agit pas d’animaux pensants. L’univers Nobodien témoigne également d’une recherche d’esthétisme de fond comme de langage, car, comme l’affirme l’auteur lui-même : l’horreur peut être si belle. Des textes qui nous prouvent une fois de plus que l’imagination n’a pas de limites. Et toujours la folie pour seul juge. Mais la folie est si bonne lorsqu’elle devient son propre antidote !… Et en enfer on ne s’ennuie jamais !

Fiche

Visuel
Année
2002

Extrait

L’automobiliste était âgé, avait une légère brousse de cheveux gris à l’arrière du crâne, et s’était vêtu d’une chemise à carreaux et d’un jeans brun à bretelles. Deux boutons de sa chemise étaient défaits, son col était grand ouvert, laissant apparaître son cou épais, bouffi et flasque, gonflé de chair grasse. Ses manches étaient retroussées jusqu’aux coudes, dénudant ses bras adipeux de grand ripailleur. S’il n’avait pas été aussi mal rasé, on aurait pu le prendre pour un lutteur de sumo. Il était dévêtu comme en un plein été tropical, alors que l’automne touchait à sa fin et que les branches des arbres frémissaient dans leur nudité. Sa réserve de calories devait constituer un poêle à charbon dans son ventre, conclut Diamond qui, lui, était plutôt frêle et frileux comme une grand-mère. Des quatre frères, il était le plus décharné. Sa sous-alimentation s’expliquait par le fait que les trois autres s’attribuaient despotiquement la plus grosse part du gibier. Mais il s’inclinait devant eux, car c’était son destin...