Entre 2014-2019, ma recherche poétique a tourné autour de l’émergence des émotions et comment celles-ci créent de l’esprit.  Mon écriture qui oriente la mise-en-scène poétique. 

Juin sur Avril s’est articulée à partir de la sculpture The Flux and The Puddle (2014) de David Altmejd. L'objectif du livre n’a pas été de décrire la sculpture, mais d’investir celle-ci comme l’espace d’une quête poétique. Cette quête n’est autre que le voyage de ma vie récente. L'écriture suit de près la transition horoscopique d’une femme bélier (avril/son signe) vers une femme gémeaux (juin/son ascendant). La métamorphose est mesurée au jour le jour à l’intérieur du corps, par des plongées microscopiques dans le cerveau, le sang, les organes, l’oeil, les jambes et les pieds.

Thématiquement, Juin sur Avril pose des questions sur la destination du corps (de l’esprit/ de l’âme), sur nos possibilités d’extension à travers l’imaginaire (de nombreuses oeuvres d’artistes visuels, d’auteurs et de compositeurs accompagnent l’écriture), sur la non-distinction entre réalité et imaginaire, sur la tentative de devenir aérienne. Le livre offre une vision lucide et mystique de notre corporéité lié par d’infimes relations à l’univers proche et lointain. Il intègre certaines avancées en neurosciences, du savoir astrologique, et se prononce sur éros comme juge et possibilité du bonheur.

Formellement, l’écriture propose des poèmes hybrides de versification variée, qui sont autant de propositions performatives dans une langue qui se veut innovatrice.