La petite fille est le premier cycle d’une recherche sur un théâtre cinématographique, mêlant quotidien et extraordinaire, plongeant le spectateur dans l’obscurité et l’exploration méandreuse du cauchemar et de l’enfance. Avec cette création, Emilie Maréchal signe une première écriture et mise en scène. Elle y explore les mécanismes du rêve et du cauchemar comme outils que l’on applique sur un plateau. L’illogisme, les aberrations chronologiques, les incohérences spatiales et sonores traduisent le langage de cet univers onirique. L’homme naît pour souffrir, comme l’étincelle pour voler. Cette citation de Job dans la Bible inspire les thèmes du spectacle. Jusqu’où peut-on aller pour des convictions ? Comment le spirituel peut-il amener autant de remous ? Autant de questions qui traduisent une certaine admiration pour ceux qui transforment leur vie pour des convictions. Enfin, l’histoire de trois générations confiées au regard d’une petite fille. Un journal intime entre les mains, elle enquête sur le passé de sa mère et de son grand-père. Une cellule familiale où se mêlent sacré et quotidien, où divergent les rapports à la croyance, où la définition du bonheur évolue avec le temps. La petite fille est une expérience déréalisante, une secousse sensorielle, où tout commence du noir. L’impression inquiétante d’un rêve trop vraisemblable.