Que reste-t-il des vivants?

 

Sur fond de crise des subprimes, Que reste-t-il des vivants ? interroge nos solitudes contemporaines et la « financiarisation » de nos existences. Qu’avons-nous à perdre, qu’avons-nous à gagner ? Unique question, semble-t-il, dans le maintien d’un équilibre précaire entre pertes et profits. Dans l’intervalle de l’organisation socio-économique mondiale et l’intimité contrariée du vivant, Que reste-t-il des vivants ? bouscule par son constat critique la légitimité du « miracle » post-industriel et la perte du sentiment

 

TEXTE & MISE EN SCÈNE / PLAYWRIGHT & DIRECTOR
Laurent Plumhans

AVEC
Alexis Garcia
Christophe Ménier
Julien Rombaux
Emilienne Tempels

MUSIQUES / MUSIC
Camille Alban Spreng / Laurent Plumhans

CRÉATION LUMIÈRES / LIGHTING DESIGN
Clément Papin

SCÉNOGRAPHIE & COSTUMES / SCENOGRAPHY & COSTUMES
Annabelle Locks

DRAMATURGIE / DRAMATURGY
Britt Roger Sas
Nathanaëlle Vandersmissen

ASSISTANAT / ASSISTANT DIRECTOR 
Britt Roger Sas

Médiation vers les publics / Public relations
Florelle Naneix

http://droitdanslemur.be/index.php/productions/que-reste-t-il-des-vivants/

 

 

Fiche

Visuel
Année
2017
Co-auteur.trice(s)
Laurent Plumhans

Extrait

E : Bien, je voudrais profiter d’être pour une fois dans un projet pour vous parler de quelques chose qui me tient particulièrement à coeur.
Graphique de Denis Meadow, né en 1942, qui a réalisé une étude : "The predicament of Mankind", commandée par le Club de Rome, club d’économistes, euh, relativement connu. Il est arrivé à la conclusion que la croissance avait des limites. Sur le graphique vous pouvez observer l’imminence d’un collapse, issu d’une chute considérable des ressources non renouvelables restantes, induisant une chute elle aussi considérable de la démographie mondiale, couplées, bien entendu, avec une augmentation de la pollution industrielle et globale, aux alentours des années 30, euh, 2030, excusez-moi.
Je sais que nous n'avons plus beaucoup de temps, mais permettez-moi d'ouvrir une petite parenthèse. Je ne sais pas si vous connaissez les abeilles ? Eh bien, tous les ans, la population des abeilles chute de 90%. Donc les abeilles sont en train de s'éteindre littéralement. Il y a plusieurs causes à cela : les acariens, les pesticides, les ondes électromagnétiques. Bref. Je ferme cette petite parenthèse pour vous parler solutions.
Par exemple la décroissance économique. Ou plus concret l’agro-écologie : pas de pesticides et une gestion raisonnée des ressources. Et bien étonnamment, dans les universités du monde entier, il n’y a pas de financement pour cette discipline. Et ça ne va pas aller en s'améliorant avec toutes ces réformes de l’enseignement supérieur…
Et des verrous semblables, l'humanité en a placé dans tous les domaines au cours de sa courte histoire: économie, politique, habitudes… A ce moment j’aurais dû vous parler du clavier AZERTY sous forme d’une super anecdote participative, mais ça a été coupé.
Alors pour revenir à la question du collapse de Windows, euh Meadow..., aux Etats-Unis, il y a énormément de gens, des survivalistes, qui s’enferment chez eux, construisent des abris, stockent des boîtes avec des raviolis, du cassoulet, des petits pois carottes, et la date de péremption passe, imaginez l’état de ces boîtes, je ne conseille à personne de les manger, mais bon. En tout cas, ces gens s’arment et seraient prêts à tuer le moindre zombie qui voudrait, euh, moi je pense que c’est un peu, hollywoodien. Par contre si il y a bien une chose qui est vraie, c'est que cette population n’a pas terminé d’augmenter, parce que
vous voyez, nous sommes en 2000, en 2017.
D’ici là, des hordes de pauvres vont arriver, nous envahir de partout, parce que ça c’est bien sûr, nous affamons l’Afrique, l’Amérique du Sud, enfin pas que, nous avons aussi nos pauvres avec toutes ces crises d'austérité, et donc la masse des pauvres est de plus en plus envahissante, au Brésil, on voit fleurir de partout des villages entiers gardés par une armée, les gens paient pour avoir une milice privée, pour ne pas se faire envahir par la favela, vous imaginez toutes ces hordes de pauvres, escaladant des murs, avec des battes de baseball… Et alors il restera une personne sur 7 en fait… Ici combien sommes-nous ? Il y a 70 sièges
dans cette salle. Eh bien ce sera vous ou vous. Vous par exemple, j’ai bien vu que vous étiez arrivés ensemble, eh bien ce sera vous ou vous mais pas les deux. Ou vous... ou vous, là-bas. Eh bien non, ce sera moi. Et alors... qui me prendra dans ses bras ?