Assise dans la chute immobile des heures
"Pour Assise dans la chute immobile des heures qui paraît aux éditions Bleu d’encre, l’auteure convie le poète argentin, Roberto Juarroz, à ouvrir le bal. Premiers indices peut-être qui attestent de l’importance accordée au tremblé de la lumière, de cette « lumière fendue d’exactitude », verticale, qui arrose littéralement la poésie de Florence Noël. Comme l’arpenteur du désert dont la vue est troublée par le brouillard à l’horizon, le lecteur perçoit d’emblée ici ce que nous identifions dans les autres recueils à savoir, cette tension constante entre la nuit intraitable, consolatrice et l’ardeur vacillante de la lumière. Véritable « épopée lumineuse », livre solaire sur la table de chevet de la nuit, la langue poétique ne cesse de jouer sur ces contrastes pour révéler l’angoisse profonde d’un trop-plein d’émotions, une crainte ancestrale qui peut surgir à tout instant. « Peur incurable » de ces lendemains qui s’épuisent et au creux desquels même la rosée déchante". (Rony Demaeseneer pour Le Carnet et les instants)
Fiche
- Visuel
- Vidéo
- Année
- 2021
- Édition
- Bleu d'Encre
- Co-auteur.trice(s)
- Gwen Guégan (illustrations)
Extrait
que vous dirais-je
le jour roule des rides
sous ma main
mais j'héberge des femmes
de tous âges
sans fard
belles
oui
toutes moi
nos conciliabules
sondent les confins
des joies
ou du chagrin
sur la table
rustique est l'agape
raisins, pommes
lierre
chants et serrements
de chair
jarre rubis
l'âme festoie
et au milieu
dort la lumière