Dierckx, I. y García, K. (2000) Cine Canario… Un espacio abierto. Tenerife, Ateneo de La Laguna.

Résumé

Situées au large des côtes du Sahara occidental, les îles Canaries sont plus connues pour la douceur de leur climat que pour leur production cinématographique et l'image que nous en avons, se réduit souvent au cliché paradisiaque propagé par les tours opérateurs. Une culture singulière s'est pourtant développée sur cet archipel à mi-chemin entre plusieurs continents.

Dès les années vingt, deux maisons de productions y voient le jour : La Rivero Films et la Gran Canaria Films. Après un passage à vide, la production insulaire reprendra dans le cadre du mouvement de cinéma régional (Cine de las Nacionalidades) qui surgit à la fin de la dictature franquiste. Dans les années 80, la production canarienne professionnelle se consolide. Elle sera particulièrement féconde dans les années 90.

Si la cinématographie canarienne peut être incluse dans des ensembles plus larges tels le cinéma espagnol ou hispanophone, à travers cet essai l'auteur démontre qu'elle possède néanmoins une cohérence issue de son rapport à  l’histoire et à la société de l’archipel.

De nombreux films canariens évoquent la colonisation, et mettent en scène, le peuple aborigène de l'archipel, les Guanches, dont la culture fut en grande partie décimée au XVème siècle.

Différentes œuvres font référence à l'émigration massive engendrée au fil des siècles par les crises d'une économie qui a toujours été profondément dépendante de la demande extérieure.

Au niveau formelle, c'est une cinématographie qui transgresse volontiers les normes du réalisme, expression d'une culture qui, perpétuellement confrontée à la barrière de l'océan, cherche l'ailleurs au cœur du réel.

Par ailleurs, une problématique étrangement récurrente depuis les années 70 dans la production de l'archipel est celle de l'objectualisation de l'autre par le biais de la photographie. Elle pourrait manifester la difficulté de vivre sur une territoire dont on transmet des images enchanteresses sans que sa véritable identité n'apparaisse parmi cette prolifération de représentations.