Isabelle Dierckx

  • Écrit / Audiovisuel

Biographie

Née à Bruxelles en 1966. Isabelle Dierckx suit les cours d'Art Dramatique au Conservatoire Royal de Liège, elle entreprend ensuite des études en Écriture et Analyse de films (ELICIT) à l'ULB (Université Libre de Bruxelles).

Après une expérience dans le théâtre de marionnettes, elle réalise une investigation sur le cinéma des îles Canaries, Cine Canario, un espacio abierto. Dans cet ouvrage, édité en 2001 par L'Ateneo de La Laguna, à côté d'un inventaire rigoureux des films produits aux Canaries depuis l'époque du cinéma muet, elle  met en évidence quelques spécificités de cette cinématographie issue d'une culture singulière, au carrefour de plusieurs continents.

En 2005, elle réalise L'île où dormait l'âge d'or (90'). A travers ce long-métrage, qualifié de "docu-poème" par Isabel Castels[1], elle part en quête d'une des copies de l'Âge d'or (le film surréaliste de Buñuel) qui, par crainte de la répression, aurait été littéralement enterrée sur l'archipel, au début de la guerre civile. Au rythme d’un voyage, par associations libres, elle questionne ces îles pour faire apparaître leur "grâce païenne", comme si elles avaient été enchantées par le film de Buñuel enfoui dans leur sous-sol. À cet enchantement s’opposent les avatars d’un développement touristique chaotique. A travers ce voyage, Isabelle Dierckx se veut fidèle à l'esprit des surréalistes pour qui se laisser "enchanter", ce n'est pas s'échapper du réel mais au contraire suivre le chemin de sa transformation.

Cet attachement à un émerveillement surréaliste se trouve déjà dans son premier court-métrage réalisé en 2003. Elle y visite, avant sa vente, la maison de ses grands-parents : des souvenirs d'enfance ressurgissent et dans le même temps, une figure imaginaire : Le grand Cyclope au coeur de Jade, titre du film.

Avec Ça rime et ça rame comme tartine et boterham (60'), réalisé en 2010, elle cherche à ouvrir une brèche dans le mur des identités linguistiques belges et décide, en tant que francophone de partir à la recherche de sa "Flandre intérieure ". Ce voyage vers le Nord pour réapprendre une langue qui ne lui est pas si étrangère, est aussi une quête à travers l'histoire de famille. Aux images documentaires, se mêlent des animations, des rêves et des mises en scène. Ici encore, la poésie interroge notre conception du réel pour déboucher sur un monde plus complexe, où l'imaginaire retrouverait toute sa place.

Isabelle Dierckx travaille ensuite comme scénariste pour divers films produits par la Mirada (Tenerife) dont El ultimo arquero, un documentaire de Dacil Manrique de Lara sorti sur les écrans espagnols en 2020.

Entre 2017 et 2019, elle écrit  L'or des îles, un long-métrage de fiction en collaboration avec l'écrivain Nicolas Melini ; elle travaille actuellement à l'écriture d'un roman basé sur ce scénario.

Au début de l'année 2020, elle a obtenu une subvention pour l'écriture d'un nouveau projet : "Mais Isabelle, tu penses comme un nègre !". Ce documentaire qu'elle écrit dans le cadre d'un dialogue avec son cousin, le philosophe Bruno Tackels, est une un geste pour mieux appréhender leur héritage colonial (leur grand-père était ingénieur des mines à l'époque du Congo Belge) c’est aussi une quête d'une vision du monde africaine inscrite en creux au cœur de leur famille.

(Biographie rédigée par Erik Ermano)

 

[1] CASTELLS, Isabel,“La isla soluble.La mirada surrealista”, en En pos de la ballena blanca. Canarias como escenario cinematográfico, T&B Editores, Madrid, 2004

 

2020

  • Audiovisuel – Documentaire

2018

  • Audiovisuel – Fiction

2010

2006

  • Audiovisuel – Fiction

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  • Audiovisuel – Documentaire

2003

  • Audiovisuel – Documentaire

2000