Petit traître

Petit traître est le récit poétique d’une enfance prisonnière.
Empruntant souvent au poème une métrique classique, de brèves séquences disent un monde carcéral où des adultes, dépossédés d’eux-mêmes, éraflés d’une guerre qui ne dit pas son nom, se résolvent à laisser ceux qu’ils n’assument plus.
Vivre le quotidien d’un petit, enfermé sans attentes, c’est "marcher dans le mensonge". C’est découvrir que le corps d’un autre, quel qu’il soit, n’est jamais qu’une impasse. Éprouver que trahir, et autrui et soi-même, est un mode de survie au cauchemar du réel, si vivre n’est qu’un rêve.

Fiche

Visuel
Images
Année
2012
Édition
Albertine, Paris
Distribution
Autodistribué
Production
Avec l'aide du CNL , Paris

Extrait

Ville des pierres, ville des murs, ville emmurée de murs et des murs dans les murs. Errent les chiens furieux, les chiens hurlants, les chiens couchants, cibles précaires des gosses. Injures crachats cailloux. Clebs renifleurs de culs. Chiens sales, sales chiens. Les tuer, les casser longuement, poursuivis, roués. Ils sont aux murs gercés, rongés poudre et lumière. Ils longent les pénombres, la rue coupée en deux par le coup de midi et lèchent leur inquiétude, des morceaux de peau crue et le frémissement de leur obscénité. Ils rôdent à la nuit quand ils se croient tranquilles, pensées égarées, échappées par mégarde, sans liens, sans suite, entées dans les viscères et que dévore la lune à la croisée des rues.