La Fine Fleur du 14 août 2019

Salvini la planète

Je m’embêtais dans ma tombe depuis ma pendaison en 1945. Qui ? Ben moi ! Vous vous souvenez de moi ? Mais si ! Benito ! Clown et assassin ! Mais oui, rappelez-vous ! On m’appelait « le Duce ». Ah, je vois que ça vous revient… Donc, je m’embêtais. Et puis, miracolo ! Mes descendants de la Ligue du Nord sont arrivés au gouvernement italien. Ah, les braves petits ! Ce Salvini était digne de moi ! Détester les migrants comme il le faisait. Les confiner dans des bateaux au large. Les renvoyer se faire torturer en Libye… magnifique ! Mais jeudi dernier, patatras ! Alors que je le croyais digne héritier du fascisme et de l’autoritarisme, il a fait tomber « son » gouvernement pour imposer un TGV entre Lyon et Turin. Imaginez ça ! L’extrême droite qui veut sauver la planète, maintenant ! Insensé ! Mais que sont-ils devenus, mes descendants ? Mes adorateurs ? La chair de ma chair à canon ? Des écologistes bouhouhou ! Et ce n’est pas tout (snif) ! Au moment où il a appelé à des élections anticipées, Salvini a exigé — ça, c’est bien, c’est fasciste d’exiger ! — que les politiciens de la Ligue ne s’éloignent pas pendant l’été. Ouiiiiin. Vous vous rendez compte ? Pas de vacances, d’accord ! Mais pas de croisière bien polluante, par de longs trajets en avion émetteurs de bon kérosène ! Quelle horreur ! Si l’extrême droite ne pollue plus, qui va s’en occuper ? Et mon héritage immoral ? Vous y avez pensé ? Ah, je suis vert ! De rage.