La Flandre, ca n'existe pas
Recueil d'articles de blog parus en 2009 sur les relations entre la Flandre et… la Belgique.
Fiche
- Visuel
- Année
- 2009
- Édition
- The Book Edition
Extrait
La Flandre, vue de l’esprit.
On y croirait presque. Quand un député flamand (Eric Van Rompuy) hurle aux bourgmestres francophones d’une commune à facilités à large majorité francophone : « vous êtes chez nous », signifiant : « vous devez nous obéir », on se dit que peut-être, le bourgmestre en question, et toute la population qui va avec a bien dû « envahir » ce « sol flamand » (pour provoquer de telles réactions !) et qu’en effet, la moindre des choses serait qu’il s’y adapte ! On change un peu d’avis quand on apprend que s’adapter signifie par exemple, pour ce bourgmestre francophone de Flandre : ne jamais parler français avec un autre fonctionnaire francophone de la commune, même s’il s’agit d’un instituteur de l’école francophone, et même pour lui présenter ses vœux de Nouvel An. Pas une phrase ! Pas un mot ! C’est hard, non ? C’est que le législateur flamand a décidé qu’en Flandre, en vertu du « droit du sol », la langue unique acceptable est le néerlandais, et beaucoup de gens qui habitent la périphérie pensent que chacun doit en effet s’y conformer. Ce serait, paraît-il, une question de respect envers les Flamands à qui ce « sol » appartient. Mais outre qu’aucune loi n’existe en Belgique ni en Flandre pour forcer ce respect (parce que la liberté linguistique existe et que dans une démocratie, personne ne peut être forcé à montrer une forme précise de « respect » à quiconque, pas même à utiliser une langue précise dans quelque contact que ce soit !), ce qui implique qu’il n’est pas exigible, il n’y a même pas de limite claire à ce « sol flamand » ! Cette Flandre unilingue qui appartiendrait aux seuls « Flamands néerlandophones » n’existe tout simplement pas, ni sur le papier, ni dans la réalité. Et, bardaff, voilà le droit du sol qui s’envole !