J'habite la maison de Louis Scutenaire
‘Roman’ où se mêlent allègrement et sur un ton qui les rend très proches les uns des autres, les successifs habitants littéraires de « La Luzerne », Scutenaire en tête, bien entendu ! D’emblée, pour annoncer la couleur, un extrait de Poisson d’avril ou la vie sexuelle de Lili Pute, de Frédéric Dard : La meilleure histoire belge, je vais te la dire, c’est la plus terrifiante de toutes : « Il est une fois Scutenaire et les Belges n’en savent rien. ». Et les Français non plus. (…) Il dit tout, mais par brèves giclées, Scut. Desdites giclées, le lecteur sera éclaboussé en tête de chaque chapitre, les titres de ceux-ci reprenant l’une des Inscriptions (Gallimard, 1945) de Louis Scutenaire (Préfère une injure qui délie à une louange qui enchaine. Regarder la réalité en farce. Il ne faut pas jouer avec l’argent, c’est sale. …) Tout au long du livre alternent ensuite les passages dus à la plume pleine d’esprit et à la poétique imagination de Pascale Toussaint et, reprises en italiques, les évocations de Louis Scutenaire et de ses amis surréalistes, Magritte en tête…, par des spécialistes belges du surréalisme, Christian Bussy principalement. (France Bastia)
Le livre de Pascale Toussaint fait sentir l’âme et la mémoire d’une maison dans laquelle elle organise avec son mari Jacques Richard des rencontres littéraires appelées « Les rendez-vous de la Luzerne ». (François-Xavier Lavenne)
Fiche
- Visuel
- Année
- 2013
- Édition
- Weyrich
Extrait
Dans une sorte de cahier de bord, Scut rassemblait au hasard une historiette, des aphorismes, un paradoxe, un blasphème, des foutaises, un calembour, un pastiche… Des illuminations le réveillaient la nuit ou surgissaient à l’improviste, il était aux toilettes, à table, en compagnie… Il les notait pour ne pas les oublier. Sans les retoucher et sans les trier.
— Je devrais toujours avoir un bout de papier et un crayon en poche. Et une gomme.
Parfois, il oubliait celles qui lui étaient venues quand il était couché. Et comme il était paresseux…
— Je suis fainéant, pas paresseux !
Il racontait sa promenade dans l’existence. Il écrivait l’« histoire de l’usure d’une tête ». Comme s’il se parlait à lui-même, pour des raisons qui poussent les autres à dévaliser un bureau de poste, abattre un gendarme ou son maître. Et surtout pour éviter les fautes d’orthographe.