UN LOUP POUR L'HOMME

Quelles fictions avons-nous besoin de créer pour être au monde, quelles histoires nous racontons-nous chaque jour pour exister face à l’Autre et aux autres ? Que sommes-nous prêts à croire pour vivre, survivre dans un groupe ?
Toutes les fictions sont-elles acceptables ? Certaines nous sont-elles plus bénéfiques que d’autres ? 

Je m’interroge sur ce besoin qui nous pousse à croire aux histoires qu’on se raconte et qu’on raconte aux autres.

Pour écrire ce spectacle, je suis partie de faits réels que j’ai pu observer dans la vie quotidienne ou encore d’histoires que l’on m’a racontées. Dans le spectacle, on traverse plusieurs histoires, qui parlent chacune de nos fictions : celle de deux anciens amants qui se rencontrent à la sortie d’un cinéma, d’un directeur d’entreprise qui peine à mémoriser un discours en présence de sa mère; celle de deux couples d’amis se croisent, l’un des deux couples poussant un landeau qui semble très étrange... ou encore celle des chômeurs de longue durée qui suivent un coaching professionnel.

J’ai poussé à l’extrême ces situations quotidiennes, pour les amener à ce qu’elles peuvent avoir de drôle, d’absurde, d’étrange, et même, souvent, de cruel.

J’y ai également ajouté quatre récits d’imposteurs, des personnes qui ont réelle- ment existé, certaines d’entre elles sont même encore en vie: Misha Defonseca qui écrivit un livre présenté comme une histoire vraie, dans lequel elle raconte qu’à 7 ans, lors de la seconde guerre mondiale, elle aurait traversé toute l’Eu- rope à pied, protégée par des loups, pour retrouver ses parents emportés par les nazis. Rosie Ruiz, qui tricha aux marathons de New York et de Boston en 1979 et 1980. Frédéric Bourdin, jusqu’à l’âge de 30 ans, usurpa des centaines d’identités d’adolescents. Claas Relotius, ancien journaliste allemand du Spiegel, porté aux nues pour ses grandes qualités journalistiques, jusqu’au jour où il avoua avoir falsifié une quinzaine de reportages qui avait fait sa renommée.

Ce qui me fascine chez ces imposteurs, c’est bien sûr ce besoin de s’inventer des histoires pour occuper une place, mais c’est aussi la croyance dont le monde extérieur fait preuve à l’égard de ces mensonges. Quels mécanismes se mettent en place pour qu’on se laisse duper ? A quoi avons nous besoin de croire ?

Conception, écriture et mise en scène Violette Pallaro

En étroite collaboration avec les interprètes Olivier Bonnaud Magali Pinglaut Lara Persain Gael Soudron

Et avec les voix de Salvador Defendini- Siré,Stanley Dupic, Beril Koca, Vincent Lecuyer, Diego Nakasone, Apolline Pereira, Pablo Steyaert et Nina Turine

Assistanat Maud Prêtre

Scénographie Boris Dambly

Dramaturgie Cyril Cotinaut

Création lumière Xavier Lauwers

Création sonore Thomas Turine

Régie générale et lumière Michel Delvigne

Régie son Victor Petit

Régie générale (TN) Romain Gueudré

Création La Gueule du Loup

Coproduction Théâtre National Wallonie- Bruxelles, la Maison de la Culture de Tournai/ Maison de Création, Mars – Mons arts de la scène, et le Festival de Liège

Partenaires Le Festival de Liège, le Théâtre National Wallonie-Bruxelles,la Maison de la Culture de Tournai/ Maison de Création, Mars-Mons arts de la scène, le Forum Jacques Prévert de Carros, le Théâtre Jean Vilar de Vitry- sur-seine, et la Coop asbl
et Shelter Prod

Soutiens taxshelter.be, ING et du Tax-Shelter du gouvernement fédéral belge,
de la Fédération Wallonie- Bruxelles, de la Chartreuse-Centre National
des écritures du spectacle et de Ad Lib Production (Résidences au LIBITUM) du Théâtre Poème 2, de la Cie Artara, du Corridor à Liège

Production déléguée Festival de Liège

Diffusion CPPC – Centre de Production des Paroles Contemporaines / Rennes

Construction décors et costumes Ateliers du Théâtre National Wallonie-Bruxelles

Une maquette a été présentée dans le cadre du festival Fragment(s) #7 (La Loge)

 

https://vimeo.com/user6076047/violettepallarounlouppourlhommearnauddufeys?share=copy

https://www.facebook.com/tn.wallonie.bruxelles/videos/3058949530996262/

 

Fiche

Visuel
Images
Année
2019
Production
Production déléguée Festival de Liège, Coproduction Théâtre National Wallonie- Bruxelles, la Maison de la Culture de Tournai/ Maison de Création, Mars – Mons arts de la scène

Extrait

− Comme tu vois les choses ont changé

− Tu ne voulais jamais sortir

− Oui on change on peut tous changer 

− Oui c’est ça on change ses habitudes 

− Moi aussi j’ai beaucoup changé 

− Ah oui

− Franck on y va ?
− Oui on y va
− Oui allez y maintenant
− On te laisse maintenant Julie
− Oui laissez moi 

− Au revoir Julie j’ai été contente de vous rencontrer

« (...) mon histoire elle a commencé en 1979 quand j’ai gagné le marathon à Boston, j’ai vu la ligne d’arrivée et j’ai couru de toutes mes forces je suis arrivée essouf- flée et tremblante c’est comme ça que j’avais vu faire les finalistes à la télévision, deux hommes m’ont prise par les bras pour me soutenir, ils ont compris que j’allais m’évanouir d’épuisement et de joie, ils m’ont dit Bravo Rosie c’est magnifique ce que vous avez fait ils m’ont dit aussi Maintenant vous pouvez vous laissez porter vous pouvez vous abandonner Roselyne vous l’avez bien mérité je me suis laissée faire ils m’ont soutenue jusqu’au podium ils étaient forts tous les deux je me sentais en sécurité, c’est là que j’ai compris que j’étais arrivée un peu tôt je ne m’attendais pas à arriver aussi tôt»loin très loin devant les autres j’étais la première (...)

Le Loup− Et après?
L’enfant − Comment ça « après » ?
Le Loup − Après, qu’est ce qui se passe ?
L’enfant − Après ? Tu veux vraiment le savoir ?
Le Loup − Oui évidemment ! Qu’est ce qui se passe? Ça fait des heures que tu répètes cette histoire à voix haute sans jamais raconter la fin...
L’enfant − Si ça t’intéresse, je peux te la raconter, mais pas trop fort