Je suis auteur… Et définitivement voyageur !

Publié le  25.03.2013

Alors que je lui dédicaçais mon dernier roman Eva Evita, un lecteur me faisait récemment remarquer que j'avais de la chance d'avoir un métier qui me permettait de voyager. L'anecdote paraît anodine et pourtant, elle nous a entraîné dans une longue discussion. Loin, très loin de la dédicace.

 

Depuis que j'essaie d'être écrivain (dans mon esprit, écrivain fait partie de ces métiers auxquels on aspire toute sa vie sans jamais être totalement sûr d'y parvenir… et c'est précisément cette incertitude qui rend la soif d'écriture aussi enivrante) je suis toujours parti sur les traces de mes héros. Comme autant de voyages-repérages qui m'ont mené du Tibet à l'Argentine, en passant par le Népal, la Bretagne, la Chine, l'Italie, le Japon, la Scandinavie, l'Allemagne, l'Egypte, la Namibie ou les canaux de Bruges. Mes romans ou mes scénarios de bandes dessinées sont souvent nés d'un voyage et d'une découverte.

 

Parfois, l'idée dort pendant plusieurs années avant de se concrétiser sous la forme d'un projet littéraire. C'est notamment le cas de l'île d'Ouessant qui a servi de décor et surtout de catalyseur au roman graphique « Ouessantines » qui paraîtra chez Vents d'Ouest au mois de mai. Pour moi, la vie de raconteur d'histoires ne peut se concevoir qu'entre deux valises et deux promesses d'ailleurs. Il y a quelques années, je me rappelle avoir longtemps débattu avec un dessinateur avec lequel je lançais une nouvelle série. Je lui proposais de partir en Italie pour exécuter des repérages et il m'avait répondu, dans un sourire complaisant, que cela n'était pas nécessaire puisqu'il y avait Google Images ! Il a donc travaillé tranquillement chez lui, derrière son écran, et à l'arrivée, il avait transformé la via del Corso au centre de Rome en large artère urbaine alors qu'elle n'est que l'héritière d'une modeste rue médiévale. Je crois que je lui en ai voulu.

 

Quand une histoire prend forme dans mon esprit, c'est plus fort que moi. Je dois la nourrir de rencontres, de sourires, de grimaces d'odeurs, de coups de vent et d'instants fugaces glanés dans le métro, sur un marché ou dans la nuit. Autant d'accents de vérité ressentis qui se ne se cueilleront jamais sur Internet. C'est en tout cas ma manière de voir les choses. Je sais qu'Hergé a recréé tout un univers sans quitter Bruxelles. Moi je dois courir ce vaste monde pour lui faire prendre vie. Et je vous l'avoue, ça me plaît !

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