Se dérober

Publié le  25.07.2010

Écrire sur un spectacle qui existe et tourne depuis deux ans, que beaucoup de spectateurs ont vu, auquel on n'a pas compris grand chose, auquel on n'a pas été très sensible, voilà un exercice périlleux pour un dimanche matin.

D'autant plus que le bûto est une discipline qui m'est largement inconnue et que « La Danseuse malade », vu hier soir, est un long poème théorico-délirant à la gloire de la technique japonaise.

Considérant que je passe mon temps à répéter en toute immodestie que les critiques qui se contentent de décrire un spectacle et de dire s'ils aiment ou pas sont d'une stérilité totale, me voilà en bien mauvaise posture. Louer l'inventivité technique dans l'utilisation du camion-marionnette omniprésent me semble donc un peu court.

D'autant plus qu'après 21 jours ininterrompus de festival, 17 spectacles vus, 14 billets publiés, mon inspiration matinale a tendance à tarir si la scène de la veille ne m'a pas transporté.

 

À cinq jours du départ, il me reste trois spectacles à voir. Je commence donc à réfléchir aux bilans et je me dis que ma dérobade sur le travail de Charmatz et Balibar pourrait être la métaphore de mon sentiment global sur la programmation de cette 64ème édition du In. Si je devais tracer une ligne thématique qui traverserait les différentes propositions artistiques vues ici, je crois que la notion de fuite serait la bannière qui me conviendrait le mieux. Fuir, échapper, foutre le camp, pourrait être un dénominateur commun pour rendre compte des pièces de Richter, de Cadiot, de Vienne, d'Orsoni, de quelques autres et de Charmatz justement.

Échapper à ce monde, trouver ailleurs quelque chose d'autre.

J'y reviendrai bien vite, ici ou ailleurs...

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