Biographie
Florence Richter, née en 1967, est la fille de l'écrivain Anne Richter, et la petite-fille du poète Roger Bodart et de la romancière Marie-Thérèse Bodart.
Criminologue, éditrice, journaliste, autrice de fictions :
Criminologue de formation (U.L.B.), Florence Richter a travaillé dans ce secteur durant une dizaine d’années, notamment comme chercheure à l’ULB, directrice de la Maison de la Prévention de Huy, et comme analyste criminelle au Commissariat de police de Molenbeek.
Elle a ensuite changé d’activité, et a été administratrice-déléguée de la tribune de conférences Midis de la Poésie à Bruxelles, éditrice à La Renaissance du Livre, et chercheure associée pour le Groupe FNRS « Droit et Littérature » (Université Saint-Louis-Bruxelles). A La Renaissance du Livre, F. Richter a initié et réalisé les éditions ou rééditions d'oeuvres d'André Schmitz, Liliane Wouters, Patrick Virelles, ou Irène Stecyk, notamment.
En 2002, elle devient responsable du Centre de la Lecture publique de la Communauté française (C.L.P.C.F - Fédération Wallonie-Bruxelles), un service du ministère de la Culture gérant la formation continue et les publications professionnelles en Lecture publique; et F. Richter est aussi rédactrice en chef du bimestriel Lectures (revue professionnelle des bibliothèques publiques). En 2009, le C.L.P.C.F. fusionne avec le Service de la Lecture publique (S.L.P.). En 2017, la revue Lectures devient Lectures.Cultures (revue professionnelle du secteur "Action territoriale" au ministère de la Culture - bibliothèques publiques, centres culturels, médiathèques). Au printemps 2024, la revue se transforme à nouveau, et F. Richter, toujours rédactrice en chef, coordonne alors le trimestriel Saison.Culture (revue professionnelle de la culture en Fédération Wallonie-Bruxelles).
Entre 2016 et 2020, Florence Richter a été chroniqueuse au quotidien La Libre Belgique, pour la rubrique « Débats ».
En juin 2022, elle a été élue membre du Comité belge de la société d'auteurs SCAM (catégorie autrice d'oeuvres littéraires) pour le mandat des années 2022-2026.
Elle a notamment publié :
- un essai, Ces fabuleux voyous : crimes et procès de Villon, Sade, Verlaine, Genet (éd. Hermann, 2010, préface de François Ost), prix Léopold Rosy de l’Académie royale de Belgique. Voir aussi le site https://www.editions-hermann.fr/livre/ces-fabuleux-voyoux-florence-richter ;
- un conte philosophique, La déesse et le pingouin (éd. Avant-Propos, 2014). Voir aussi le site www.ladeesseetlepingouin.com ;
- un roman-pamphlet, Qui est Georgette ? 2046-2054 (éd. Samsa, 2019).
- l'épopée-roman Rose étrange au Mont des Arts (éd. Samsa, 2023).
Essai, conte philosophique, roman-pamphlet, épopée-roman :
Dans l'essai Ces fabuleux voyous : crimes et procès de Villon, Sade, Verlaine, Genet, on lit une analyse des procès de droit commun de ces quatre écrivains français célèbres, qui tous ont été délinquants, condamnés par la justice de leur époque, emprisonnés, et qui ont écrit une partie de leur oeuvre durant leur enfermement. Trouve-t-on chez ces écrivains, des caractéristiques communes ayant entrainé leurs délits et crimes ? Comment la justice les a-t-elle traité ? Quels textes littéraires ont inspiré leurs actes, leurs jugements et leurs peines ? Si on peut qualifier Villon et Verlaine de "délinquants malgré eux", aux actes plutôt occasionnels et même accidentels, par contre Sade et Genet se sont bâtis une orgueilleuse morale personnelle; ils revendiquent le droit au mal, ils le sacralisent comme d'autres sacralisent le bien : Sade et Genet proclament que tout ce qui est humain leur est étranger, le mal étant la seule souveraineté qu'ils reconnaissent. Tous deux sont des "astres noirs" (selon la formule de Jean Cocteau).
Dans le conte La déesse et le pingouin, l'autrice provoque une rencontre imaginaire, dans les années 1950 en Suisse, entre Carl Gustav Jung (père de la "psychologie des profondeurs") et Rose, une jeune femme instinctive, sauvage, omnisciente. Entre Carl et Rose, les longues discussions circulent à travers le savoir humain : de l'histoire des spiritualités, à l'économie anti-capitaliste, ou l'éthologie, par exemple. Et ces propos sont entrecoupés de scènes très physiques : repas familiaux, construction de la Tour de Bollingen, scène de sexe, et meurtre d'un inconnu. Dans sa préface à ce conte, François Ost le qualifie de "récit aussi riche que mystérieux, un parfum envoûtant s'en dégage. On ne résume pas un conte philosophique, précisément parce qu'il ne se réduit ni à une thèse ni à un scénario. On ne peut que le lire et le relire, en faire à son tour l'expérience."
Dans le roman-pamphlet Qui est Georgette ? 2046-2054, on est en effet début des années 2040, à Bruxelles où s'installe une bizarre épidémie, et l'on retrouve le personnage de Rose, devenue cheffe d'orchestre et militante écologiste. Elle est accompagnée d'Alice... une pieuvre qui parle, et critique les excès des humains sur Terre... mais Alice raconte aussi la fin du monde... Ici, le ton se fait à la fois tragique et comique, mêlant thriller, étrange, et poésie. Un fil rouge traverse le roman : que dire (et vivre) de la sexualité sur la planète Terre, si on compare celles des humains, des animaux, et des végétaux ?
Dans le roman Rose étrange au Mont des Arts, l'humanité a disparu vers les années 2070. On croise ici trois héroïnes farfelues et braves : une rose, une ratte, une grand-mère, mais aussi un lierre et un acteur de cinéma, tout cela dans beaucoup d'eau qui a justement noyé les archives de la vieille dame. Cette dernière existe vraiment, c'est la romancière Marie-Thérèse Bodart (1909-1981), la grand-mère de l'autrice Florence Richter, et "Marie-Thérèse" a tenu un véritable Journal intime, à partir de ses seize ans et durant presque cinquante années (entre 1926 et 1975), évoquant ainsi une bonne part du XXème siècle. De ce journal au ton lyrique et passionné, on découvre pour la première fois des extraits qui composent le roman Rose étrange au Mont des Arts, en alternance avec la fiction : l'autobiographie d'un végétal prénommé Rose-le-rosier-marin, qui raconte ainsi sa longue "épopée". On retrouve ici le personnage de Rose, déjà présente dans La Déesse et le Pingouin et dans Qui est Georgette ? 2046-2054, les deux romans précédents de l'autrice.
Les trois romans de Florence Richter relèvent de la littérature fantastique et de l'Etrange, mais aussi de l'écoféminisme militant.
Les archives littéraires de la famille d'écrivains Bodart-Richter,
et le volume La Tribu Bodart-Richter, paru dans la collection "Archives du Futur" des A.M.L. :
Depuis le décès de sa mère, l'écrivain Anne Richter (1939-2019), Florence Richter poursuit le projet lancé par Anne Richter, de rééditer l'oeuvre des ses parents (et grand-parents de F. Richter) : les oeuvres du poète et essayiste Roger Bodart (1910-1973) et de la romancière et dramaturge Marie-Thérèse Bodart (1909-1981), ont été rééditées (entre les années 2014 et 2023) par l'éditeur belge Samsa.
D'autre part, entre l'été 2019 et juin 2022, F. Richter a donné, en plusieurs lots, aux A.M.L. (Archives et Musée de la Littérature, Bruxelles), la majorité des archives de la famille d'écrivains Bodart-Richter. Les "Fonds Roger et Marie-Thérèse Bodart" et "Fonds Anne Richter" ont été créés aux A.M.L. : à côté des collections (bien fournies) qui existaient déjà aux A.M.L. sur ces trois auteurs, les fonds ainsi créés, ont été alimentés par F. Richter, avec 450 lettres environ, des centaines d'articles et de photos, quelques manuscrits, et d'autres documents notamment "Midis de la Poésie, période Roger Bodart + période A. et F. Richter". Un "Fonds Florence Richter" a aussi été créé.
En juin 2023, à l'occasion du 50ème anniversaire du décès de Roger Bodart, est paru, dans la collection "Archives du Futur" des A.M.L., un volume consacré à La Tribu Bodart-Richter : entre écologie et poésie, ouvrage coordonné par Florence Richter et François Ost, où on lit les articles des 13 contributeurs à ce volume, agrémenté d'un cahier iconographique. Florence Richter signe dans ce volume un article-témoignage sur Les écrivains Bodart-Richter : une tribu d'animistes ?