cliché nocturne
à la harpe
du bout main nues d'ailes
mains gauche droite
rideau de mèches se glisser là
aux fenêtres ovales
les contours à l'index touchés
s'enrouler
d'envergure
dix doigts paumes
deux demi lune
aux pavillons refermés
le fond d'écran
tapissé chair
ainsi clos tête
par mes mains
encerclée
vibrations
vives syllabes
dérivent sous la glotte
par les deux lèvres
mur-mu-rées
ondes laryngées flux
s'articulent phonèmes
aux osselets tremblant
des petites images
sur un écran
dévêtues
le film se déroule transparent
s'affiche en négatif
de la tête au pied
une résonance en vibration
partition sur mesure
d'une caisse claire
à la paume ricochant
m'écoute sourdir
les basses
en rondement d'été
foulent du dedans
des croches à la clef
la voix
chaque note en éventail
à la mesure de mes tempes
d'allers et venues
s'étire se resserre
le poème
entre deux quarts
de soupirs
le silence
consonne voyelle
susurrant
voyelle consonne
au ralenti deux ailes
voyelle
les yeux au dedans
voyelle L'Oreille martelée
consonne voyelle
aux marches du palais
la langue
voyelle
consonne
se balance métronome
consonne vo-y-el-le
et berce le poème
de mille symphonies à la ronde
<- je décolle main-gauche-coquillage
la voix me revient.
-> à droite
en conque
l'autre paume
zéro voix se retournant.
à la fenêtre l'impasse
cloisonné là
ce silence aux abois
un temps deux temps
puis une note
trois quart de temps
siffle cisaille
la valse silencieuse
retraite à gauche
oreille bouche
au creux de main
socle tremplin
les lettres rebondies là
échappent au naufrage
tonnant onomatopées
O-no-ma-to-pées
sous la nappe de pierre crépitent
puis au-dessus des graves s'allongent
basculent dans cage
glissent plexus
s'enroulent sonores
victorieuses
Du bout main nue d'ailes
je dégage des deux mains
les mèches de cheveux
] aux pavillons découverts [
je tends l'oreille
et poursuis ma ritournelle
[audiblement] mienne
Jacques a dit :
fermez les yeux
rabattez l'une et l'autre oreille
grimant chair le fond d'écran
parlez une voix puis deux
[écoutez]