Gaines
- Gaines
Toujours à l’entame
de la création, une
dépouille,
le même élagage :
ce gésier
qui s’amuït
en fracas.
Refus de l’enceinte
de la parole qui sangle
et met à bas
des mots
tronqués.
*
Trop de laisses, trop
d’abats
quand la voix est
ramenée à sa
portion congrue.
Sa gorge pleine
et veine où gît
le langage
et sa lallation,
ce babil
éternel
à balbutier
son propre
nom.
*
Refus de l’enclos
de l’obstacle premier :
cette étroitesse
d’un seul
pronom.
Ramener la
gueule
des meutes stellaires
et louvoyer,
dégainer
son boa de
contention, son moi
de constriction.
*
Toujours l’enclume
de la création : une
chair,
la même gaine
pesant sur la
voix en décoction
dans l’étuve du ciel.
Pas déchéance
mais advenue
de l’être et de son
épithète
stellaire.
*
Ainsi parfois de ce « métier d’écrire » : dégainer / un scalp des scléroses / tenter / de ne répondre de rien / me mettre en demeure / de cohérer l’épars / avant de parler. // Muer ces mots empaumés / portés comme des ombres / sur mon visage où ils cernent / un lent épuisement. // Peser, élever un cri inapaisé / aux confins d’une nuit immémoriale / et devenir / cette voix pêchée / dans ses incarnats. // Le corps / seule personne ressource / devenu étuve / et désenclave.