« Money! » - Françoise Bloch

Publié le  17.10.2014

par Sylvia Botella

La metteure en scène Françoise Bloch nous parle de Money!, dernier volet de la trilogie Grow or go/Une société de services/Money! et du processus de création, en particulier. Entretien et déflagrations poétiques et politiques, vivantes.

 

Dans Money!, vous travaillez sur des matériaux préexistants, sources pour fabriquer de la représentation. Comment articulez-vous tous les éléments qui ont été prélevés et qui sont épars ?

Il y a effectivement toute une série d’éléments sources mais la manière dont chaque acteur s’en empare, est très différente. Dans Money!, le rapport aux éléments sources s’est diversifié. Alors que dans les précédents spectacles, on prenait les fragments et on les imitait, on les reproduisait.

En général, je propose un « paquet » initial, très ouvert. Le fait de pouvoir y puiser librement permet à l’acteur de définir le rapport qu’il va entretenir avec le sujet. Nous travaillons sous la forme d’ateliers. Ils nous permettent de déterminer la matière sur laquelle nous allons travailler. Chaque atelier se termine généralement par une présentation. J’essaie de faire un bout à bout avec ce qu’on a fait. Les morceaux sont parfois très disparates, ils vont devoir s’organiser. On fait des coutures et en les faisant, de nouvelles scènes apparaissent. On travaille très vite. Nous présentons notre travail à des personnes bienveillantes et critiques en qui nous avons toute confiance. La présentation est très importante dans le processus de travail. Des discussions s’entament avec des regards extérieurs. Et il y a des choses qui naissent. Dans Money!, certaines propositions ne viennent pas seulement du matériau documentaire. Par exemple, le prologue est né de mon envie de parler du trajet de l’argent. Le comédien Benoît Piret a fait une proposition qu’il a commencé à écrire et qui s’est transformée, retransformée avec pour matériau source une idée de notre vidéaste Yaël Steinmann qui avait vu une vidéo, dans laquelle un homme aux lunettes noires danse de manière détachée. Le matériau source de Money! est beaucoup plus vaste que celui des pièces précédentes. Le spectacle est beaucoup plus composite dans ses formes. Certaines scènes sont des imitations de documents ou d’enregistrements tandis que d’autres sont le fruit d’improvisation.

 

Quels sont vos outils ? Car vous touchez à de la matière en constante évolution.

Au début, l’actualité nous excitait. Tout le monde nourrissait le projet. Nous avions l’impression d’être inscrits dans le monde. Mais très vite, c’est devenu perturbant. Les lignes bougeaient tellement vite, que nous nous excitions parfois sur des éléments qui étaient excentrés.

Dans Money !, la ligne directrice est arrivée tardivement, après beaucoup d’errances et d’essais dus aux découvertes faites par chacun. Nous avons développé des outils… dans la confrontation. Dans mon travail, il y a des constantes telles que l’usage de la caméra. Sans elle, il n’y a pas de spectacle. On enregistre et je recopie. Je recopie parce que la langue brute m’intéresse. Et c’est en recopiant que je la comprends. Je recopie tout, y compris les silences, les respirations, etc.

 

Faites-vous une sorte de script de cinéma ?

Oui. Ce sont des bouts de scripts. On fait des improvisations. Et la caméra les capture. Si un moment est intéressant, on le recopie. Et lorsque je vois des films documentaires, je sélectionne les séquences qui m’intéressent. Soit je les résume, soit je les recopie. Cet acte me fait rentrer dans la matière et la langue, aussi. Le langage dans le milieu économique, c’est à chaque fois de la langue et des rapports à la langue. La caméra est capitale dans mon processus de travail.

 

Pouvez-vous nous expliquer votre processus de travail ?

Après la collecte du matériau documentaire, il y a la collecte du matériau plateau. Les acteurs travaillent seuls, puis ils font une présentation. Elle est filmée. Dans le matériel plateau, il y a beaucoup de choses à jeter et il y a celles qu’on garde. On en fait une espèce de bout à bout, en se posant des questions, en n’ayant pas toujours les réponses. J’ai toujours procédé de cette manière. Je me suis engagée dans une trilogie qui n’en était pas une au début. Je suis partie d’un premier spectacle Grow or go inspirée directement du documentaire éponyme de Marc Bauder. On l’imitait. Les acteurs se collaient au document. Dans Money!, par exemple, la dernière scène est complètement improvisée. Lorsque nous avons repris le spectacle, nous nous en souvenions plus très bien. Aujourd’hui, elle ne ressemble plus tout à fait à celle qu’elle était. Money! est, pour moi, un saut gigantesque.

(c) Antonio Gomez Garcia

 

 

Êtes-vous intervenue différemment dans Money!?

Dans Money!, il y a des scènes très construites. Les acteurs ont trouvé une manière de se coacher. Nous discutions ensemble des sujets et moi, je disais si c’était dans le champ ou non. Nous avons tenté de définir un champ de possibilités. La méthode bouge en fonction de qui existe sur le plateau. Et le spectacle bouge en fonction de qui est là puisque le postulat est que chaque acteur porte le sujet. C’est capital parce que Money! est sans doute le spectacle le plus morcelé. Si les acteurs ne portent pas le sens du début à la fin, le spectacle a du mal à tenir. Si chaque acteur joue une scène après l’autre, le spectacle est mort.

 

Nous avons l’impression que vous réopérez un parcours : où va l’argent ? On se replonge dans une réalité sous forme de portraits (personnages, action, événement, liens entre finances et entreprises, etc.), il y a l’idée d’une cartographie « réelle », l’idée de faire parler tous les acteurs qui structurent la réalité concernée.

Dans Money!, il y a effectivement la tentative de suivre le parcours de l’argent. Cette idée est arrivée très vite dans le projet. Et puis, je ne sais pour quelle raison, je l’ai un peu oubliée. Nous l’avons abandonnée. J’ai commencé à avoir peur. Je me suis dit qu’il serait intéressant de travailler davantage sur la « financiarisation » des entreprises qui fait encore trace dans la création. Finalement, nous sommes revenus au trajet de l’argent. À un moment donné, c’est vrai, j’ai failli abandonner. Dans la trilogie, les acteurs sont omniprésents sur le plateau. Mais dans Money!, c’est encore plus vrai. Le spectacle est le reflet aussi de notre parcours dans la matière et les acteurs sont là, écrivant le spectacle scéniquement devant nous. Il y a aussi le parcours de l’ici et maintenant du spectacle. Il y a des retours à la narration. Les acteurs sont beaucoup plus actifs et présents dans Money! que dans les spectacles précédents.

 

Je pense que c’est ce qui touche le public. Nous sommes face à du matériau théâtral mais il renoue avec ce qu’on a tendance à oublier, ce qui est organique, vivant et que l’on retrouve essentiellement dans la performance, aujourd’hui. Et vous rejoignez aussi le mouvement dynamique de la matière que vous traitez, qui est encore en évolution au moment où les acteurs sont sur le plateau.

C’est lié aux acteurs avec lesquels j’ai travaillé et au rapport de force que j’ai eu avec chacun d’eux. Personne ne lâchait son « bout de gras », ce en quoi il croyait théâtralement. J’étais face à des acteurs qui ne lâchaient pas l’exigence du vivant et de l’ici et maintenant. Il nous arrive quelque chose au moment de la représentation et, à mon sens, c’est ce qui est un peu performatif. La représentation  ne peut être vécue comme « une bonne représentation » que s’il s’est produit quelque chose entre les personnes ce jour-là. Nous avons « tenu » dans la rencontre. Les forces en présence se confrontaient et j’espère que nous étions sur un pied d’égalité. J’avais confiance en eux et vice versa.

 

Vous proposez un autre type de format, une nouvelle échelle pour saisir le matériau concerné qui est en mouvement ? C’est  un format de type paysage ou de type portrait ?

Pour Money!, c’est un format paysage, pas du tout portrait. Je ne veux pas de gros plans qui empêchent les paysages de continuer de se donner en tant que tels. Je ne veux pas de gros plans sur les intérieurs des êtres, etc. « Faire que ce paysage tient le coup » est une véritable source d’excitation. Qu’est-ce qui fait que ça « tient » ? Est-ce que c’est rythmique ? Je n’ai pas encore les outils théoriques nécessaires pour savoir quand et comment ça tient !

 

Il y a au cœur de Money!, la langue qu’on ne parle pas ? Comment avez-vous travaillé sur la langue ? Comment l’avez-vous rendue poétique ?

Dans le processus de travail, il y a eu une phase d’imitation importante. Elle aide à bien ingérer. Il y a des traces d’imitation dans la création. Quand Jérôme de Falloise fait Kravis, c’est dans un document. C’est imité en anglais. C’est une voix très monocorde. Le débit est extrêmement rapide et les accentuations ne se font pas aux endroits où elles devraient être faites. Tout cela aide. Quand on ré-improvise le rapport à la langue est ingéré.

 

Y-a-t-il des points communs entre le monde de l’économie et le monde du théâtre ?

Dans le spectacle Grow or go, ce sentiment était très fort. Nous avions l’impression que nous parlions de nous. Je vais répondre ailleurs. Un théâtre est une entreprise. Ma connaissance personnelle de l’entreprise passe par la connaissance des entreprises théâtrales. Et donc, le point commun minimum qui existe entre le monde économique et le monde théâtral, c’est l’entreprise culturelle qui est censée être « un service public ». Mais ses critères d’évaluation actuels tendent à se différencier de moins en moins avec ceux de l’entreprise. Il y a, là, un espace presque trop commun : la question du rapport à l’entreprise, de la hiérarchie, de collaborateur, etc.

 

Le théâtre peut-il produire une forme de savoir ? Si oui, à quelles conditions ? Et quels types de formes de savoir ?

Il est très important qu’il produise une forme de savoir. L’enjeu d’apprendre, de découvrir, de comprendre quelque chose… c’est pour cela que je fais du théâtre. Nous sommes liés au monde. C’est ce qui m’anime et j’espère le transmettre. La qualité de la relation sur le plateau, ici et maintenant, transmet quelque chose sur le « vivre ensemble » sans avoir besoin des mots. Dans Money! tout le monde change de rôle, tout le temps. La capacité de mobilité de l’être humain transmet quelque chose sur l’infinité des possibilités que chaque être humain a en soi. Le théâtre transmet quelque chose de très important sur l’être humain en dehors du sujet qu’il traite. C’est une potentialité que l’on a souvent tendance à négliger. Une manière d’aborder différemment ce qu’est le théâtre. Je crois à l’enrichissement permanent du savoir. Forcément, j’espère que mon métier transmet du savoir.

 

Vous êtes à la fois pédagogue et artiste. Vous enseignez. Et vous travaillez avec un collectif, vous produisez de la représentation qui est aussi une forme de savoir. Y a-t-il une différence entre les deux formes de savoir que vous transmettez ?

Il y a une différence entre les deux mais elles se recoupent. Si, en tant que pédagogue, je ne suis pas encore en train de chercher quelque chose sur ce que je transmets, je le fais mal.  Je suis obligée d’être moi-même en recherche pour transmettre. Il y a bien évidemment un bagage théorique qui s’accumule, au fur et à mesure que je retravaille quelque chose. Mais s’il est trop encombrant, je n’arrive plus à enseigner. Avec les étudiants, il y a l’idée de chercher quelque chose avec eux. Et ce n’est pas si éloigné de ce qu’on cherche ensemble sur un spectacle. Les deux spectacles précédents Grow or go et Une société de services sont nés d’ailleurs d’exercices d’école. Ce qui diffère, c’est l’accompagnement. Les acteurs de Money! sont plus expérimentés. Le temps pris pour faire le point n’est pas le même. L’attention ne va pas au même endroit sur un plateau. Cependant la manière de transmettre quelque chose qu’on cherche encore, subsiste. Quand on est à l’école, la question de la représentation n’est pas centrale même si on essaie de faire « bien ». Les questions d’écriture et d’exigence se posent autrement quand on crée.

(c) Antonio Gomez Garcia

 

 

Quand on travaille sur du matériau politique, fait-on de l’art engagé ? Est-on un artiste engagé ?

J’ai été très perturbée par l’intervention d’Olivier Neveux en Avignon[1]. Je m’interroge encore. Je ne crois pas que tout est politiquement juste dans Money!. J’étais sûre du point de vue politique au moment où le spectacle a été créé. J’espère que je fais des spectacles qui donnent au moins le monde comme transformable, qui donnent envie d’agir dessus, de s’intéresser à l’économie et de se poser des questions sur des sujets que l’on évacue habituellement très vite.

 

Olivier Neveux est très critique par rapport à ce qui fait théâtre politique, aujourd’hui. Il souligne l’absence du rapport de force propre à ce qui fait politique dans les créations.

Il a raison de distinguer ce qui est politique et ce qui fait accompagnement, aujourd’hui. Travailler à redonner du sens à ce qui est politique peut nous aider.

 

Il me semble que Money! est un spectacle intrinsèquement politique parce que dans le processus de travail, vous retrouvez le rapport de force avec les artistes.

Sur ce terrain-là, il n’y a pas de confusion de position. Chacun travaille à son endroit. À un moment donné, lorsque le groupe me demande de prendre la responsabilité de l’écriture, je la prends. Mais je ne la prends pas seule. Dans le processus de création, il y a eu un vrai rapport de force. Chacun sait d’où il parle, et ça c’est très politique.

 

En quoi le fait de travailler sur les matériaux « économie » et « politique » a modifié la metteure en scène que vous êtes ? Quelles questions, le matériau vous a-t-il posées ?

J’étais dans la nécessité de reconnecter l’acteur au réel, de lui faire admirer, aimer, trouver passionnant et inépuisable ce tronçon de réalité. « Se mettre face au réel comme source inépuisable de jeu » m’a déplacée. Mais lorsqu’on met ça sur la scène, ça ne fait pas théâtre. Donc comment le faire ? C’était très difficile. Je me suis retrouvée dans des territoires très secs. Et c’était d’autant plus vrai pour Money!.

La vidéo est très importante dans mon travail. Si je reproduis exactement le documentaire, il faut qu’il y ait une certaine concentration. Le rapport au documentaire m’a fait redécouvrir les fondamentaux du théâtre. Quel est le plus petit geste pour faire théâtre ?

Le fait d’étudier quelque chose de difficile m’a déplacée parce que ça m’a apaisée. Je n’étais pas en train de faire un spectacle pour une date précise. J’étais en train d’étudier. Ça m’apaisait parce que j’étais concentrée sur le sujet et non sur le théâtre. De toute façon, je ne suis jamais parvenue à me concentrer uniquement sur le théâtre. J’ai toujours eu besoin d’un « je ne sais quoi en plus ». Et plus c’est prégnant, plus c’est apaisant. Dans la recherche, le théâtre vient se placer sans y penser, sans penser que ça va être vu. Plus le sujet est compliqué, plus nous sommes ensemble. Nous essayons de comprendre ensemble et cela nous rassemble. Nous avons assisté ensemble à de nombreuses conférences et c’est une autre façon d’être ensemble autour d’un sujet théorique qui est aux antipodes des préoccupations artistiques.

Ça m’a déplacée parce que des questions politiques se sont posées. Nous étions sur le « intéressez–vous à ce qui vous gouverne ». Il faut apprendre ce langage. Nous étions dans l’idée de la pédagogie. En mars 2014, nous avons appris que l’éducation financière allait faire son entrée dans les écoles de l’enseignement secondaire en Belgique, sous l’autorité des services et des marchés financiers (FSMA). Et de la même façon, en France, la Banque de France va piloter le « même » programme pédagogique. Nous ne pouvons donc plus dire de la même façon dans la pièce : « il faut de la pédagogie ». J’ai vu l’exposition L’économie : Krach, boom, mue ? à la Cité des Sciences et de l’Industrie à Paris : audiovisuel, multimédia, jeux collectifs, fresques manips, électromécaniques.  Elle m’a scandalisée. On quitte l’exposition avec l’envie de jouer en bourse, le goût du risque et celui du pari. Par exemple, on scanne un pot de crème de beauté. À l’écran, on fait le traçage mondial de tous les ingrédients qui le composent. Et c’est merveilleux. Le pot de crème rayonne, il est magnifié. On pourrait raconter la même histoire sans faire du produit cosmétique un héros parce que les ingrédients viennent de la terre entière. In fine, on a appris à risquer, à parier, à ne plus avoir peur. C’est une réponse donnée à la nouvelle frilosité des usagers de la banque. C’est une manière de reconditionner les esprits.

 

À quels besoins sociaux répondent l’art et la culture ?

Ça modifie le rapport de chacun au monde. Ça donne à voir un autre monde. Ça donne à voir le monde autrement. Ou bien ça donne à rêver d’un autre monde possible, d’un autre soi possible. Ça aide à redonner envie d’être mobile dans le pire enfermement qu’il soit, réel ou non. Autrement dit ça nous aide à ne pas avoir peur de quelque chose d’absolument différent, inconnu. Ça aide à cheminer dans l’incompréhensible. Ça réveille l’imaginaire dans un moment historique peu enclin à ça.

 

Propos recueillis le 15 août à Bruxelles

 

Spectacle repris du 7 au 26 juillet 2014 à la Manufacture au Festival Off en Avignon et du 4 au 9 novembre 2014 au Théâtre National à Bruxelles, du 9 au 14  novembre 2014 au Théâtre National à Bruxelles, le 25 novembre à la Maison de la Culture de Tournai et du 28 au 30 novembre au Théâtre 95 de Cergy-Pontoise.

Money! a été désigné meilleur spectacle aux Prix de la Critique saison 13/14.

 

[1] Rencontre Le Théâtre face à la « chose économique » dans le cadre des Ateliers de la pensée au Festival d’Avignon 2014 http://www.theatre-video.net/video/Les-Ateliers-de-la-pensee-Le-theatre-face-a-la-chose-economique-68e-Festival-d-Avignon

 

photo: (c) Antonio Gomez Garcia

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