Ballade du petit skieur
Le corps bien au chaud
Blotti contre la portière
Avec Papa avec Maman aux sports d'hiver
Tous excités on descendait
Sur la route noire de monde
Sur la route où la tempête hurlait
Papa bravache et empressé fonçait
Alors que Maman vaine méticuleuse s'interrogeait
Quel était ce kekchose
Au dernier moment oublié
Etait-ce le vieux pantalon rose
Ou les nouvelles lunettes anti-buée
Mais qu'importe disait-elle en riant
Ça ne fait rien
Car demain
Demain seuls à trois
Demain seuls entre les bois
On skiera sous le soleil
On skiera quelle merveille
De part en part des pistes d'argent
Et par-delà les cols éclatants
Le corps moins au chaud
Blotti dans un coin par terre
Avec Papa avec Maman dans la station d'hiver
Tous crevés on s'impatientait
Dans les files à la réception
Dans les files aux locations
Papa toujours bravache et pas moins empressé gesticulait
Alors que Maman plus que jamais s'inquiétait
De l'accueil plus qu'imparfait
Du prix augmenté des forfaits
De la taille réduite des chambres
Et en fait de ne plus rien y comprendre
Mais qu'importe pensaient-ils en souriant
Ça ne fait rien
Car demain
Demain seuls à trois
Demain seuls entre les bois
On skiera sous le soleil
On skiera quelle merveille
De part en part des pistes d'argent
Et par-delà les cols éclatants
Le corps pas très au chaud
Blottis derrière nos fermetures éclairs
Avec Papa avec Maman dans un brouillard d'hiver
Tous maladroits on se suivait
Dans la descente où plus rien ne se voyait
Dans la descente qui n'en était plus une
Le moniteur un grand gars
Un fort en gueule un fier-à-bras
Gueulait car je ne suivais pas
Alors que Papa et Maman pour une fois priaient
De ne pas tomber
De rester entiers
D'arriver rapidement
D'arriver tous vivants
Mais qu'importe s'efforçait-on de croire
Ça ne fait rien
Car demain
Demain seuls à trois
Demain seuls entre les bois
On skiera sous le soleil
On skiera quelle merveille
De part en part des pistes d'argent
Et par-delà les cols éclatants
Le corps plus du tout chaud
Blottis dans une cavité sans air
Avec Papa avec Maman sous une avalanche d'hiver
Tous inertes on reposait
A travers la neige comme si de rien n'était
A travers la neige devenue douce et légère
Un long tunnel commençait à naître
Un long tunnel baignant de lumière
Alors que Papa et Maman comme jamais se serraient
Se cherchant de leurs yeux pleurants
S'embrassant aussi de toutes leurs lèvres
Et sanglotant à mes oreilles avec fièvre
Que tout allait se terminer bien
Mais qu'importe soufflait une voix étrange
Ça ne fait rien
Car maintenant
Maintenant seuls à trois
Maintenant seuls entre les bois
Vous skierez sous le soleil
Vous skierez quelle merveille
De part en part des pistes d'argent
Et par-delà les cols éclatants