le chacal
il dit qu'il est un chacal, un jaguar qui gronde et il est le danger. il faut faire très attention. elle doit se mettre à l'écart et dans ses mains, il pille la glace qui remplira un cocktail.
il parlera d'un voyage futur vers mars ou une exoplanète et c'est le secret de ses allées et venues. le sceau d'un silence.
d'or.
qu'elle doit prendre argent comptant. ou partir et d'autres viendront.
il ne fait pas beau, pas très beau. une pluie fine traverse les manteaux.
dans le début de la nuit, dans ce qui est encore très tôt.
elle dit qu'elle est une panthère, un tigre du bengale. et elle est le grondement. mais il peut s'allonger, lécher ses plaies, faire ruisseler un peu de ce sang épais, goutte par goutte, sur sa fourrure.
ils prendront une grand roue, du haut de la nacelle regarderont la ville, regarderont un endroit de leurs mots en surprises.
ces poussières en suspens. ces poussières qui s'accumulent sur les meubles d'une maison inoccupée, sur les disques 33 tours qui ne tournent plus, sur les voitures matchbox qui ne roulent plus, sauf dans la paume de la main, à vide.
comme en accélération.
et comme il est tendre, alors, qu'ils se penchent, qu'il lui passe un bras aux épaules, qu'elle se glisse au creux de son cou, ce baiser tout premier, cet appel d'air de tous poumons pleins.
déliés au delà de la métropole, dans un ramdam d'enfer des pulsations qui se multiplient.
il dit qu'il est un caméléon, qui se fond et il est la tendresse d'une valeur de vert dans un jardin qui reçoit la brume du matin.
il parlera de crème fouettée, de fraises, de résultats de sport.
elle dit qu'elle est une salamandre, un animal qui se tord parfois sous la surprise, qui semble se briser sous l'attaque de la sécheresse. mais se redresse, assouplit sa colonne vertébrale à l'infini.
ils seraient amphibies. ils seraient félins. ils seraient l'étincelle de la mèche qui allumera la décoration du millenium.
d'un glorieux don de soi.