Promenons-nous dans les bois

Publié le  16.07.2010

Peu de mots (mais des mots importants), peu de mouvements (mais des mouvements importants), le théâtre de Gisèle Vienne semble celui d'une plasticienne sure d'elle-même et appliquée.

 

Peu de mots (mais des mots importants), peu de moyens (mais bien utilisés), le théâtre de Pierre-Yves De Jonge semble celui d'un danseur acrobate malin et malicieux.

 

La dernière pièce de Gisèle Vienne a pour cadre la forêt, motif emblématique ambigu, refuge et danger, lieu fantasmé des pulsions régressives.

 

La dernière pièce de Pierre-Yves De Jonge a pour cadre la forêt, motif emblématique ambigu, refuge et danger, lieu fantasmé des pulsions régressives.

 

Ils sont trois dans chaque forêt ; le Désir et la Peur y habitent aussi.

 

Dans la forêt de Gisèle Vienne, Eros et Thanatos se sont donnés rendez-vous et ça ne rigole pas.

 

Dans la forêt de Pierre-Yves De Jonge, ces deux-là se toisent mais Dionysos n'est pas loin.

 

Chez Vienne, la forêt est le véritable personnage principal ; chez De Jonge, c'est celui qui s'y réfugie.

 

Aux magnifiques images archi-construites de Gisèle Vienne, angoissantes, lynchéennes, absconses, je préfère finalement l'intelligente générosité de Pierre-Yves De Jonge, sa narration ludique où les fantasmes d'un petit homme des bois deviennent les nôtres, où la beauté simple des corps et de la nature disent tout de notre désir de fuite hors du réel.

 

« This is how you will disappear », de Gisèle Vienne, était présenté dans le In jusqu'à hier.

« Leks (mating areas) », de Pierre-Yves De Jonge, est visible jusqu'au 23 juillet aux CDC Les Hivernales.

 

                                                                                                         *

 

Post-scriptum transparence : Hasard de mon calendrier avignonais, j'ai vu ces deux pièces dans la journée d'hier, sans en connaître préalablement le contenu. Par ailleurs, Pierre-Yves De Jonge est artiste résident à L'L - lieu de recherche et d'accompagnement pour la jeune création, ce qui est aussi mon cas.

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