Et vous, que ferez-vous le 30 janvier 2012 ?
Je m'interroge à présent sur cet évènement qui, pour une fois, nous est annoncé suffisamment à l'avance pour que chacun puisse s'organiser en fonction, à savoir: la grève du 30 janvier 2012.
Le 30 janvier, fera grève qui veut. Ou qui peut, c'est selon. Comme certains d'entre nous l'auront sans doute constaté, les artistes ne font pas grève. Donc moi qui travaille désormais pour des artistes, est-ce que je peux faire grève ? Et si je décide que oui, est-ce que je n'en profiterais pas pour travailler sur mon docu en cours ? Mais tout dépend naturellement de ce que décidera la crèche de mon fils… va-t-elle grever ou pas ?
Et si, comme toute vraisemblance, je dois aller travailler le 30 janvier, et que les puéricultrices de la crèche de mon fils aussi (l'inverse me donnerait une bonne excuse pour rester au bercail, soit dit en passant), j'irais à pied au travail. Ça va mettre une plombe ! A pied car mon vélo est cassé et que les deux magasins de vélo à proximité de mon domicile m'ont déclaré qu'ils ne pouvaient pas réparer mon vélo car je ne l'ai pas acheté chez eux. Bref, l'un dans l'autre, si je dois aller travailler, y arriverais-je ?
Et pourquoi fait-on grève, déjà ? Il me semblait qu'on avait enfin un gouvernement. Moi qui n'ai pas le temps de regarder le JT, à peine celui de survoler le journal à ma pause de midi et de capter 10 minutes de Matin Première à la radio entre ma douche et la recherche effrénée et quotidienne des chaussures de mon fils ; moi qui n'ai pas le temps de faire comme « toutlemonde » (c'est qui, d'ailleurs, celui-là ?), je ne sais pas ce que le petit monde des révolutionnaires belges a prévu de machiavélique, ou pas, pour ce 30 janvier 2012.
« La concertation concernant l'accord déséquilibré du gouvernement ne se met que très lentement en place et s'avère peu concluante", peut-on lire sur le site de la CSC. "A la suite de la politique européenne d'austérité et de la croissance économique décevante, le front commun syndical craint, qu'en Belgique, de nouvelles mesures d'austérité visant les travailleurs et les allocataires sociaux ne viennent s'ajouter à celles déjà décidées par le gouvernement". En effet, il y a là matière à réflexion… Et pourtant, la 1ère question que je me suis posée, souvenez-vous, c'est de savoir si j'allais participer ou non à cette grève.
Mmh… je m'interroge… Si on suppose que je suis, somme toute, une habitante relativement lambda de notre belle capitale (la trentaine, mère, en couple, travailleuse à plein temps, ayant le câble et la connexion Internet, faisant ses courses au Delhaize), je dirais que je ne suis peut-être pas la seule à me poser la question. Ou en tout cas, à n'en pas connaître la réponse. Sans compter que peu d'évènements du même genre ont été recensés dans nos contrées ces 4, 5 dernières années de crise que nous venons de traverser.
Quel pourcentage de la population restera chez elle ce 30 janvier 2012, à s'occuper de ses enfants, à faire un grand nettoyage de printemps, à écrire une nouvelle chanson, à tricoter un pull ou encore, s'il fait beau, à faire une belle balade au bois de La Cambre ? Mmh ? Je me le demande…
En attendant, cette petite chanson bien sympathique me donnerait presque envie de faire grève, tiens, finalement…