Muses de Bela - Grégoire Polet
Au départ, il y a l’envie de provoquer la rencontre. De voir comment les pratiques se répondent, ricochent, ou pas, font des grands écarts. Pendant la Foire du Livre 2015, nous invitions des auteurs dans un salon aménagé sur notre stand. On leur a dit : soyez la muse l’un(e) de l’autre. On leur a dit aussi : on aimerait que vous parliez de votre métier d’auteur. On a ajouté : si vous nous envoyez un portrait après, ça nous intéresse – mais si vous préférez partir sur la fiction, l’illustration, la poésie,… allez-y. On leur a dit enfin : vous avez 48h pour nous envoyer votre création après la rencontre. Et les voilà:
Samedi 28 février à 16h, Maxime Coton rencontrait Grégoire Polet. Après l’échange avec Maxime Coton, sur le stand 114 de la Foire du livre de Bruxelles, Grégoire a écrit, pour BELA, ce texte, qui est une chanson :
Le crayon de Maxime Coton
Maxime Coton
écrivain,
croyez-le ou non,
a peint en noir,
croyez-le ou non,
le mur
de son bureau.
Pour y écrire
à la craie.
Maxime Coton,
croyez-le ou non,
a conjuré
l’angoisse,
croyez-le ou non,
de la page blanche.
L’écriture apparaît
par disparition du sombre,
effacement de l’obscur.
Et rien n’est plus joli,
croyez-le ou non,
que le noir
mur
de Maxime Coton.
Maxime Coton écrit,
croyez-le ou non,
debout
et blanc sur noir,
avec un crayeux
rayon de clarté.
Croyez-le ou non,
avec une craie.
Avec un crayon
de lucidité.
Maxime Coton
a peint en noir
le mur
trop blanc ;
et teint de blanc
les choses
obscures.
(Reprise du refrain.)