Festival "Rencontres d'été en Normandie" : entrevue avec Nathalie Skowronek
- Spectacle vivant – Théâtre
Vous revenez des Rencontres d'été en Normandie, comment cela s'est-il passé ? En quoi consiste cet événement littéraire ?
Très bien passé ! Dense et amical. Les Rencontres d’été fêteront l’année prochaine leurs vingt ans, c’est la deuxième fois que j’y participe. Ils ont une programmation éclectique, tournée vers la littérature, l’art et le théâtre.
Malgré le contexte actuel et les mesures sanitaires de plus en plus restrictives, comment l'organisation pratique de votre venue s'est-elle déroulée ? Avez-vous hésité à répondre affirmativement à l'invitation ? Est-ce votre première sortie officielle depuis la Foire du Livre de Bruxelles qui a eu lieu en mars 2020 ? Est-ce que les Rencontres d’été vous ont demandé autre chose que le cahier des charges habituel ?
Le rendez-vous avait été pris avant les mesures de confinement. Jusque début juillet, on ne savait pas si les rencontres pourraient être maintenues, et finalement avec les mesures de protection désormais familières : porter un masque, laisser des sièges vides dans le public etc., la manifestation a pu se dérouler. À l’annonce du confinement, mon agenda de rencontres s’est vidé en une semaine, on a bricolé des Zoom, fait comme on a pu mais oui la Normandie a été mon premier échange non virtuel, autant dire que ça fait du bien.
Est-ce que la poursuite de ce genre de rencontres peu importe la forme est essentielle à votre activité ? Participez-vous à d'autres activités de la sorte cet été ?
Oui c’est important d’échanger avec de vraies personnes et de vrais lecteurs. Ça nourrit la réflexion. Depuis mon premier livre, je n’ai pas participé à une rencontre qui ne m’ait pas – par une question posée, une intervention du public − enrichie. Il y a toujours de l’inédit qui en sort, c’est bien pour ça que le mot « rencontre » est absolument juste. Rien d’autre de prévu cet été mais j’ai plusieurs invitations à des salons et événements à partir de septembre. En espérant qu’ils pourront se dérouler comme prévu.
La salve des annulations et/ou des adaptations d'événement culturel a-t-elle un impact sur votre métier ? Envisagez-vous d'autres alternatives que les événements culturels pour promouvoir votre travail ?
Bien sûr, tout le milieu de la culture souffre énormément de la crise. Non seulement c’est un peu triste de faire paraître un livre et de ne pas avoir la possibilité de le présenter, mais cela modifie évidemment sa diffusion, son économie…
Est-ce que le rapport au public est désormais différent ?
Oui et non. On est un peu empruntés au début, avec nos masques, les trois mètres qu’on laisse entre nous et l’impossibilité de se serrer la main ou de s’embrasser, il y a quelque chose qui flotte dans l’air et qui s’appelle « vivre avec la Covid » mais il y a aussi une volonté forte de passer outre ces empêchements, d’entrer en contact avec l’autre. Il me semble que ces derniers mois ont accentué l’envie d’aller au cœur des choses, de se parler vrai. Pas de temps à perdre avec du blabla, justement un côté « bas les masques ».
Venir à un festival littéraire envers et contre tout est-il un geste militant ? Vouliez-vous faire passer un message particulier aux personnes présentes dans l'assemblée ?
Non, je n’ai pas envie de mettre en danger quiconque. Je viens si les autorités compétentes en risques sanitaires jugent cela possible. Le problème c’est que leur jugement n’est pas toujours aisé à comprendre. Des avions remplis mais des salles de cinéma avec des jauges minuscules. Quelle logique ? Par contre je milite pour que les politiques prennent la mesure du désastre pour la culture et interviennent de façon efficace. Et je rappelle que la culture n’est pas un milieu d’assistés mais une économie forte, complexe et évidemment essentielle qui mérite qu’on s’y attarde.
L'été se poursuit, quel événement culturel suggériez-vous de ne pas manquer en ce mois d'août ?
Hélas, quels événements n’ont pas été déprogrammés ? Je sais que l’Intime Festival a pu revoir ses modalités d’accueil et se maintenir fin août. Je lui souhaite tout le succès qu’il mérite.